LA GRIPPE AVIAIRE
La grippe aviaire fait beaucoup parler d'elle actuellement. Il est donc logique d'y consacrer un article. Comme vous pourrez le constater, cette maladie n'est pas d'apparition récente et elle est connue depuis longtemps. Cependant, certaines caractéristiques du virus en font une maladie " émergeante ". Vous verrez aussi que ce virus n'a rien à voir avec le virus responsable de la grippe humaine, celui qui balaie les zones tempérées à la mauvaise saison (automne, hiver). Quoi que,…
DONNEES ANCIENNES :
1. LE VIRUS
La grippe aviaire est une maladie virale appelée également " influenza aviaire ". Elle était dénommée anciennement, ainsi que la maladie de Newcastle, sous le terme de " peste aviaire ". Cependant, les virus influenza sont très différents des paramyxovirus responsables de la maladie de Newcastle.
Pour ceux que cela intéresse, c'est un virus à ARN enclos dans une enveloppe dérivée de la membrane de la cellule infectée. Les virus influenza sont classés en 3 types : A, B et C. Seul le type A a été isolé chez les oiseaux. Les virus Influenza de type A sont eux mêmes classés en sous types en fonction des caractères antigéniques des protéines de surface H (pour Hémagglutinine) et N (pour Neuraminidase). Ce sont de ces types et sous types dont on parle actuellement dans les journaux. A l'heure actuelle, 13 sous types H (H1 à H13) et 9 sous types N (N1 à N9) ont été identifiés. La plupart des combinaisons possibles de ces sous types ont été isolés dans les espèces avicoles.
Le pouvoir pathogène et la contagiosité des différents virus influenza aviaires sont très variables. Les sous types H5 et H7 sont généralement très pathogènes chez les volailles.
Remarque : Le cheval est sensible au A/H3N8. Le porc est sensible aux virus grippaux A/H1N1 et au A/H3N2. L'homme est confronté tous les ans, à la mauvaise saison, aux virus grippaux A/H1N1, A/H3N2 et aussi à des souches influenza de type B. Les souches porcines et humaines sont donc comparables cela explique pourquoi la grippe porcine se transmet facilement à l'homme et vice versa. Fort heureusement, cette grippe est peu grave tant pour le porc que pour l'homme.
2. EXTENSION DE LA MALADIE
Des virus influenza ont été isolés d'un grand nombre d'espèces avicoles, domestiques et sauvages. Chez la volaille domestique, l'incidence de la contamination varie en fonction des méthodes d'élevage et de la localisation géographique. Dans certains pays, l'affection est endémique (tous les ans, quelques élevages sont atteints sans extension à l'ensemble de la zone) alors que dans d'autres, elle est exceptionnelle.
La majorité des cas cliniques sont observés chez la dinde et le canard. Les poules sont plus rarement atteintes.
Ce sont les oiseaux sauvages et principalement les oiseaux aquatiques migrateurs, notamment les canards, qui constituent le réservoir des virus. Une étude réalisée en Alberta au Canada en 1980 a révélé que 25% des anatidés (canards) migrateurs excrètent le virus (ce pourcentage atteint même 60% chez les jeunes oiseaux). Le virus se multiplie dans les cellules de l'intestin ; il en résulte une élimination massive du virus dans les matières fécales qui peuvent contaminer les eaux des lacs. Le virus survit plus de 4 jours à 22°C et 30 jours à 0 °C (comme pour beaucoup de virus, le froid les conserve !).
Les virus influenza infectent de très nombreuses espèces animales ; il n'y a pas de réelle " barrière d'espèces ". La diffusion du virus sur de larges zones en est grandement facilitée. Les mammifères et même l'homme sont des sources potentielles de virus pour les volailles.
3. LES SIGNES DE LA MALADIE
Lors de l'infection chez les poules et les dindes, la maladie se manifeste avec une intensité très variable.
Pour les souches les plus pathogènes, la mortalité est très élevée (jusqu'à 100%). Elle est associée à des signes de détresse respiratoire, des larmoiements, un écoulement nasal, une grosse tête, de la diarrhée. Chez les oiseaux les plus jeunes, la mort peut être soudaine sans signe prémonitoire.
D'autres souches provoquent des troubles respiratoires avec des oiseaux en boules, une chute de ponte et un taux de mortalité moins élevé (50 à 70%).
Les virus influenza peu pathogènes donnent des infections inapparentes (cas général chez les canards) avec de légers troubles respiratoires et une diminution de la ponte.
Remarque : Ces signes respiratoires ne sont pas caractéristiques de la maladie. Ce sont les signes respiratoires associés à un taux de mortalité très élevé qui font suspecter la " grippe aviaire " dans un élevage. Cette suspicion clinique doit toujours être confirmée par des examens de laboratoire.
4. TRAITEMENT et PREVENTION
Seules les complications bactériennes sont susceptibles d'être soignées, à moins que l'ensemble de l'effectif n'ait été éliminé dans le cadre de la police sanitaire ! Toutes les infections à virus influenza sont à déclaration obligatoire. L'isolement d'un virus très pathogène (par test de laboratoire) ou d'un virus appartenant aux sérotypes H5 ou H7 doit
être signalé aux Instances Vétérinaires Nationales et Internationales. Les cheptels contaminés sont détruits et toutes les mesures de police sanitaire prévues en cas de maladie contagieuse légale sont appliquées (surveillance renforcée pour les élevages situés autour, restriction des mouvements des volailles,….)
DONNEES ACTUELLES :
1. LE VIRUS
C'est un virus A/H5N1 ayant une virulence particulière pour un grand nombre d'espèces, y compris les palmipèdes, certaines espèces d'oiseaux sauvages, quelques espèces de mammifères, et l'homme. Plusieurs sous populations issues du virus initial se sont déjà différenciées.
Pour information, le virus influenza apparue aux Pays Bas en 2003 était du type A/H7N7, donc, différent du sous type qui sévit actuellement.
2. EXTENSION DE LA MALADIE
La maladie a émergé en Asie du Sud Est fin 2003 et sévit depuis en Thaïlande, le Vietnam, le Cambodge, le Laos, la Chine et l'Indonésie. Le Japon, la république de Corée et la Malaisie ont été contaminés mais ont recouvré depuis le statut " indemne ". La maladie s'est propagée vers le Nord de la Chine puis en Russie (le 23 juillet à Novossibirk), en Mongolie, au Kazakhstan et à l'Ouest de la Russie. En octobre 2005, la maladie est présente en Turquie (H5N1) et fortement suspectée en Roumanie (virus H5N?).
La maladie a touché des élevages de poulets, de canards et de cailles. Le virus a été retrouvé sur des oiseaux sauvages trouvés morts (faucon, canards,…) et sur des porcs non malades proches de foyers aviaires.
En France, une enquête sérologique réalisée en hiver 2004-2005 révèle que les élevages de poulets et de dindes en bâtiments ne sont pas infectés. Un élevage de dinde plein air est séropositif (traces du passage viral) en H5. Par contre, plusieurs élevages de canards et d'oies ont été contaminés, sans que des signes de maladies apparaissent, par une souche H5 ou, plus rarement par une souche H7. Aucune trace n'a été détectée sur l'avifaune sauvage.
3. MESURES DE PREVENTION PRISES ACTUELLEMENT
L'importation de volailles vivantes et de leur viande originaire des pays de la zone atteinte est interdite. Les conditions sanitaires à l'importation des oiseaux de volière ainsi que sur les oiseaux de compagnie accompagnant les voyageurs sont renforcées.
Des laboratoires sont chargés de mettre au point des vaccins tant pour les volailles que pour l'homme. De plus, la pharmacie centrale des armées est responsable du stockage de médicaments antiviraux humains.
La prochaine mesure qui pourrait être prise serait d'empêcher tout accès extérieur aux volailles et autres oiseaux détenus dans les élevages. Ceci afin d'éviter les contacts avec les oiseaux sauvages.
Nous verrons par la suite tout l'intérêt qu'il y a de séparer les diverses espèces animales entre elles pour limiter le risque de recombinaisons du virus et l'émergence de nouvelles souches.
POURQUOI AUTANT DE BRUIT !:
1. LES RISQUES POUR L'ELEVAGE
Le virus qui sévit actuellement est d'une part très pathogène (90-95% de mortalité dans certains élevages). D'autre part, ce virus est extrêmement contagieux pour les volailles, encore plus que ne l'est le virus de la fièvre aphteuse chez les bovins, les porcs ou les moutons. Les trajets migratoires d'oiseaux sauvages résistant à la maladie tels les anatidés (canards,….) peuvent amener le virus dans nos contrées. Les oiseaux sensibles à la maladie, quant à eux, seraient bien incapables d'entamer leur migration et ne présentent donc pas un réel risque.
L'apparition de la maladie sur le sol européen fait donc craindre de lourdes retombées économiques pour l'élevage de volailles.
2. LES RISQUES POUR LES PERSONNES
a. Personnes au contact des volailles
Bien que le virus A/H5N1 soit essentiellement un virus " aviaire ", il est responsable de la mort d'environ 100 personnes en Asia. La plupart de ses personnes avait eu des contacts étroits avec les volailles contaminées (éleveurs, personnel d'abattoir, vétérinaires,…).
b. Population dans son ensemble
Pour l'instant, le risque de transmission épidémique de la maladie à la population humaine est nul : le virus est un virus spécifiquement aviaire. Cependant, les virus influenza mutent assez facilement (c'est la raison pour laquelle les vaccins contre la grippe humaine sont actualisés avec de nouvelles souches virales chaque année). Cette mutation pourrait être grandement facilitée si, chez une personne, étaient présents à la fois le virus aviaire et un virus grippal humain classique. Alors, les 2 virus présents au sein d'une même cellule pourraient se recombiner entre eux et donner naissance à un nouveau virus mutant. Ce virus serait alors bien mieux adapté à l'homme que le virus aviaire originel et pourrait acquérir un tout autre pouvoir pathogène.
C'est pour cette raison que la vaccination des personnes contre la grippe humaine est vivement recommandée. Le vaccin contre la grippe humaine actuellement en vente contient 3 souches de virus : A/H1N1, A/H3N2 et une souche B. Ce vaccin est donc inefficace pour prévenir la grippe aviaire A/H5N1. Mais, si une personne vaccinée contre la grippe rencontre un virus grippal humain et si conjointement elle est infectée par le virus aviaire (essentiellement des personnes travaillant dans des élevages infectés), elle n'aura à se défendre que contre ce dernier virus. Le vaccin se " chargeant " du virus humain. La guérison n'en sera que plus facile.
De plus, il y aura très peu de probabilité pour que, dans une même cellule, se rencontrent le virus aviaire et le virus humain. Les recombinaisons entre les 2 virus deviennent ainsi très aléatoires et peu probables. L'effet de la vaccination contre la grippe humaine est donc bénéfique d'une part pour la personne vaccinée, et d'autre part pour l'ensemble de la population.
c. Et pour nos pigeons ?
Aucun cas de " grippe aviaire " n'a été recensé sur les pigeons dans le berceau asiatique de la maladie actuelle. D'autre part, on ne connaît pas de forme de " grippe " chez le pigeon. Cette espèce est donc un " mauvais candidat " pour la transmission de la grippe aviaire ou pour la falicitation de recombinaison génétique entre le virus aviaire et les virus humains. Il n'y a pas de réelle craintes à avoir a priori tant pour les pigeons eux mêmes que pour une éventuelle transmission de la maladie à l'homme. Cependant, au hasard de ces pérégrinations, un pigeon peut rencontrer le virus. Nous l'avons vu, les canards sauvages excrètent facilement dans leurs fientes diverses souches de virus influenza. Ces virus se retrouvent parfois en grande quantité dans l'eau. Il suffit de voir en cette période de l'année les innombrables Bernaches cravants (sorte d'oie sauvage) qui " broutent " les zostères du golfe du Morbihan pour se convaincre que cela est possible. Si des rassemblement similaires se produisent en eau douce et, si les pigeons boivent cette eau, il est alors possible qu'ils ingèrent des particules virales et les excrètent durant quelques jours. C'est pour cette raison que, bien que le pigeon soit insensible au virus Influenza, les services vétérinaires pourraient interdire tout rassemblement de pigeons et tout concours de voyageurs si le virus H5N1 faisait sont apparition sur le sol français.
Il y a donc 2 raisons majeures qui permettent de comprendre pourquoi, en Europe, on parle tant de la grippe aviaire actuellement. D'une part les migrations de l'avifaune sauvage, en particulier aquatique, vont peut être (probablement ?) amener le virus H5N1 qui risque de toucher les élevages avicoles. D'autre part, la grippe humaine commence généralement à balayer l'Europe en automne - hiver. Si ces 2 virus se rencontrent dans les mêmes cellules d'un individu, alors, des recombinaisons pourraient avoir lieu et aboutir à des virus nouveaux ou du moins, à des virus dont le pouvoir pathogène et la contagiosité ne sont pas connus.
QUE FAIRE ALORS :
Pour les pigeons il n'y a pas lieu de modifier la conduite de l'élevage, ni
la préparation des expositions ou des concours pour l'année prochaine. Au plus, pour
les colombiers proches d'étangs fréquentés par des canards sauvages, faut-il limiter
les volées (il y a de toutes façons la chasse qui ne permet pas de les laisser voler
à longueur de journée). Il faut cependant être conscient que des mesures administratives
peuvent être prises brutalement et empêcher toute exposition de volailles et pigeons
et tout concours de voyageurs (cela s'est passé en 2003 en Belgique et aux Pays Bas).
Pour vous mêmes, il faut éviter de manipuler d'éventuels oiseaux sauvages trouvés morts, en particulier les canards sauvages. Ils peuvent être apportés dans les laboratoires départementaux d'analyses vétérinaires qui ont reçu des consignes pour le " traitement " de ces oiseaux.
Dr Bernard LEFEBVRE
Vétérinaire
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Ci-dessous, 3 articles tirés de "Votre santé" (L'officiel des médecines alternatives).
Comment être pris en grippe par le virus aviaire
19-07-2007-Franchissant momentanément la barrière des espèces à Hong-Kong en 1997, contaminant 10 personnes dont 3 sont décédées, la grippe aviaire est revenue avec force depuis deux ans dans le Sud-Est asiatique, avec une mortalité humaine accrue ( 66 décès pour 120 cas).
Tandis que les campagnes de vaccination contre la grippe aviaire – “seul moyen pour maîtriser l’infection” – s’intensifient en Asie du Sud-Est, les pays riches constituent – pour la première fois dans l’histoire de la lutte contre les maladies infectieuses – des stocks importants d’antiviraux, ainsi que de vaccins “spécifiques” en cours de fabrication qui, tous deux, n’ont pas démontré leur efficacité contre une maladie contagieuse à venir. La souche responsable reste en effet d’autant plus mystérieuse que “le virus n’existe pas encore”, comme le reconnaît Bernard Toma, professeur à l’école vétérinaire de Maisons-Alfort !
Depuis la survenue récente des premiers foyers de grippe aviaire dans des exploitations avicoles en Turquie, en Grèce, les pays riches ont plus que doublé leurs commandes d’antiviraux qui sont passées, en France comme en Grande-Bretagne, de 14 millions à 20 millions puis à 40 millions de traitements individuels (soit le quart du déficit de notre “chère” Sécu), tandis qu’aux USA elles passaient de 1 milliard à 3,1 milliards de dollars.
Malgré toutes ces mesures, qui dépassent largement les recommandations initiales de l’OMS, les experts sont maintenant convaincus de la survenue inéluctable d’une pandémie, preuve, s’il en est, que les mesures ne seront pas efficaces.
Car, pour respecter le principe de précaution et ne pas se voir reprocher ultérieurement l’attentisme, nos autorités ont fait confiance aveuglément, une fois de plus, aux laboratoires, alors que ces derniers ne leur “communiquent qu’un à dix pour cent de leurs données pharmacologiques” (réf. : Michel le Duff, directeur du Centre de recherche et d’information sur le médicament (Crim), Ouest-France, septembre 2001).
C’est ainsi que les antiviraux (Tamiflu et Relensal), pour lesquels les taux de résistance vont croître inévitablement, se révèlent aussi efficaces qu’un placebo dans le traitement de la grippe tout en participant à la sélection de virus plus virulents (réf. : Rapports de l’Office canadien de coordination de l’évaluation des technologies de la santé, janvier et novembre 2001).
C’est ainsi que l’efficacité du vaccin contre la grippe n’est que de 23 % lorsque le vaccin correspond au virus grippal en circulation. S’il s’agit d’un autre virus grippal, la protection des sujets vaccinés est moins bonne que celle obtenue avec le placebo chez les personnes non vaccinées (réf. : Dr Tom Jefferson, synthèse de 64 études internationales portant sur 2,5 millions d’observations, The Lancet, 22 septembre 2005). De plus, par le phénomène de commutation, le vaccin favorise la sélection de virus plus virulents et agressifs (Dr Kheir Taha, directeur adjoint du centre de référence du méningocoque à l’Institut Pasteur).
C’est le cas également des vaccins en devenir contre la grippe aviaire humaine pour lesquels personne ne peut affirmer qu’ils seraient d’emblée ou ultérieurement protecteurs contre le nouveau virus si ce dernier devait émerger à partir de l’actuel H5N1 chez l’homme.
La vaccination contre la grippe aviaire pour les volailles n’est pas envisagée en Occident pour la simple raison que les poulets vaccinés ne pourraient être exportés ; le vaccin est en effet élaboré à partir du virus recombiné de la variole aviaire et de l’ADN exprimant l’antigène hémagglutinine…
Vaste terrain d’expérimentations, cette nouvelle bataille sanitaire serait perdue d’avance, sauf pour les laboratoires qui en sont déjà les seuls vainqueurs, comme ils l’avaient été devant les hypothétiques menaces bioterroristes lors de la guerre d’Irak ainsi que le déclarait le Washington Post en 2001. Roche a en effet vendu pour 551 millions d’euros de Tamiflu en 2005 auprès de 40 pays, soit 263 % de plus que durant la même période de 2004, le cours du titre ayant gagné 44 % à la bourse de Zürich !
Belle arnaque économique et boursière pour un médicament, de surcroît guère plus efficace qu’un placebo, et nouveau scandale en perspective pour les institutions sanitaires manifestement bien grippées !
Dr Alain ROSE-ROSETTE
Dr Marc VERCOUTERE
Grippe aviaire, on joue à se faire peur
07-07-2007-Bernard Guennebaud - Les pseudo-dangers de la grippe aviaire pour l’homme ressemblent à une opération SRAS bis.
Je pense qu’il faut faire très attention à distinguer entre le risque et l’exploitation du risque et aussi cette nouveauté en matière de communication : quand 3 poulets sont malades en Chine, le monde entier le sait dans les vingt-quatre heures. Nous ne sommes pas préparés, et pour cause, à gérer émotionnellement une telle communication. Le monde est devenu un village et la ferme contaminée de Chine, celle de la grand-mère d’à-côté avec ses 6 poules. Cette nouvelle proximité nous déroute car elle nous donne des milliards de voisins. Mais si nous n’avions pas ces informations, pour ne pas nous inquiéter, nous dirions, si l’affaire tournait mal, qu’on nous cache tout, comme pour le nuage de Tchernobyl.
Pour vaincre le SRAS, il fallut faire appel à des mesures de santé publique. Certes. Mais pour les mettre en œuvre avec succès, il fallut la participation de vastes populations et donc leur information et un “conditionnement” propre à leur faire accepter ces mesures. Ces mesures, draconniennes pour ceux qui eurent à les subir, ont permis d’étouffer la propagation dans l’œuf. Un œuf d’autruche cependant, en raison de la dissimulation chinoise, ce qui valut une sévère explication entre l’OMS et les autorités chinoises. Refuser de regarder le risque en face ou dissimuler des cas peut conduire au même résultat.
La dissimulation est un terrible danger. Mais il faut aussi la comprendre quand on constate que les Français réduisent déjà leur consommation de poulets alors qu’une fois cuits il n’y a de toute façon aucun risque. Ainsi, la Thaïlande, très gros exportateur de poulets vers l’Europe, a dissimulé une épidémie dans ses élevages pendant des mois, affirmant au commissaire européen en visite que son pays était indemne pour annoncer le contraire le lendemain ! Tête du commissaire !
Faut-il dire la vérité aux populations ou continuer à dissimuler comme ce fut le cas pendant longtemps ?
A l’heure d’Internet, a-t-on encore le choix ? Sommes-nous assez mûrs pour savoir, c’est-à-dire ne pas paniquer ou exploiter à notre tour dans un autre sens ? Les formidables concentrations humaines et animales ainsi que leur circulation mondiale créent de nouveaux risques que nous cernons mal sur le plan psychologique.
Personne ne peut dire où et quand le virus H5N1 se combinera, s’il se combine, avec un virus humain pour donner un virus “humanisé” et pouvant être doté d’une forte pathogénicité. Mais une chose est certaine, plus le virus se répandra dans les élevages, plus le risque sera grand et augmentera avec le temps. Et comme les tremblements de terre dans certaines régions, cela finira par se produire. Que les autorités cherchent à stopper la pandémie dans les élevages est en soi indispensable dans une action à court terme.
Bien entendu, il y a l’exploitation de ce risque par la propagande vaccinale qui, sachant que la vaccination ne pourra intervenir dans les premiers mois de la pandémie, cherche malgré tout à être présente et à engranger un max du pactol : si vos poulets sont malades du H5N1, vaccinez-vous avec le H3N2, si ça fait pas de bien, ça ne fera pas de mal ! Cela évidemment doit être dénoncé .
Il y eut de prétendus risques qui furent brandis à la face du monde : le risque d’une attaque à la variole par des terroristes ou des Etats voyous. Non. Cela était complètement fabriqué. Même “l’attaque” à l’anthrax, en octobre 2001, et qui fit 5 morts, dont 4 n’étaient sans doute pas prévus, n’était là que pour lancer la suite et n’avait aucun lien avec les terroristes, et cela ont peut pratiquement le démontrer, et d’abord a posteriori car, alors, pourquoi ils n’ont pas recommencé ? De plus, le bacille ultrasophistiqué ne pouvait venir que d’un laboratoire militaire américain de type P4, mais les lettres accompagnatrices étaient des bafouilles en charabia ! Admirez la cohérence ! Tout cela était de la manipulation. Du psychoterrorisme et non du terrorisme bio comme on dit des choux-fleurs.
Mais il ne faut pas généraliser sans analyser : le virus du SRAS existait bel et bien, comme le H5N1 qui a contaminé 120 personnes dont 60 sont décédées, tout cela authentifié par des laboratoires agréés de l’OMS. Pour ma part, je ne peux pas accepter sans preuve que ce soit de la manipulation comme je commence à le lire dans des mails. Je pense même que ce serait très dangereux d’accorder crédit à de telles affirmations et de les diffuser dans des revues car on risquerait alors d’être brutalement démenti par les faits et de perdre toute crédibilité.
Malheureusement, à vouloir en faire trop, la critique vaccinale a souvent fait de mauvais choix stratégiques et j’en parlais encore, il y a peu, à propos des islamistes du Nigeria comme des options désatreuses liées à l’éradication de la variole où, pourtant, nous pouvions prendre l’avantage, avantage qui fut gaspillé par la volonté puérile de brandir un drapeau. Pour la tuberculose, le BCG et les tests, les choix n’ont pas toujours été très heureux non plus comme, par exemple, l’affaire de Lübeck, dont M. Ferru avait pourtant démontrer, en 1977, qu’elle n’avait rien à voir avec le BCG mais qui continuera avec insistance à lui être attribué… L’Institut Pasteur n’est pas responsable de ces choix malheureux et irresponsables.
Avec cette histoire de grippe aviaire, il me semble qu’une nouvelle “erreur stratégique” est en train de gagner du terrain dans les esprits : confondre la réalité du risque avec l’exploitation qui en est faite et en arriver ainsi à nier le risque pour refuser son exploitation.
C’est un peu confondre le bébé avec l’eau du bain. Il ne faut jamais oublier qu’en matière de communication, quand on est le plus faible, on doit impérativement s’assurer de deux conditions : dire des choses “vraies” (c’est-à-dire se trouvant dans une littérature quasi officielle) et crédibles. Il existe des vérités non crédibles et des “faussetés” crédibles. Seul le plus fort, l’autorité, peut se permettre de ne pas respecter ces règles.
Désolé pour ce qui apparaîtra à certains comme une “leçon”, mais j’estime que, dans la situation actuelle, il y a des choses qu’il faut dire et les dire à temps.
Bernard Guennebaud
Grippe aviaire : pas de panique, n’ayez pas peur !
06-07-2007- Sylvie Simon - Tous les ans, les instances de santé nous distillent le même leitmotiv concernant la grippe : “La grippe aviaire va arriver.”
Ainsi, les consommateurs de vaccins vont se ruer sur le nouveau vaccin antigrippal classique, croyant que l’un protégera de l’autre. Or, non seulement le vaccin grippal protège peu de la grippe – si toutefois il protège – mais pas du tout de la grippe aviaire, et peu de médias font état de cette évidence.
Comme on le sait trop bien, les laboratoires répandent la peur pour mieux vendre leurs produits avec la complicité de certains responsables des instances de santé ou de l’OMS (Organisation mondiale de la santé).
Le directeur général de l’OMS a affolé les populations avec ce qu’il estime être “la menace connue la plus grave pour la santé à laquelle le monde soit aujourd’hui confronté, à savoir la grippe aviaire”. Et, “si nul ne peut prédire quand elle frappera, une propagation internationale rapide est absolument certaine dès l’apparition d’un virus pandémique”, ce qui représente “un grave danger pour tous les peuples”. Aussi, devons-nous être prêts afin de “réagir immédiatement, globalement et efficacement”.
Pour sa part, la Direction générale de la santé a annoncé : “Le risque annuel d’épidémie grippale et celui que représente la grippe aviaire vont nous conduire à utiliser l’enjeu de la pandémie pour sensibiliser la population aux mesures d’hygiène permettant de limiter la propagation d’une infection à transmission aérienne.”
Faire peur et créer la confusion pour vendre du vaccin contre la grippe à tour de bras
L’incitation à la vaccination annuelle contre la grippe, prônée depuis 1988 par la Caisse nationale d’assurance-maladie, va donc prendre une envergure particulière et les autorités sanitaires multiplieront leurs efforts pour inciter la population à se faire vacciner. Dès le 7 septembre, Le Monde recommandait la vaccination intensive des personnes à risques.
En outre, le mercredi 15 septembre, à l’ONU, on a beaucoup parlé des risques d’une pandémie de grippe humaine d’origine aviaire. Le président Bush et le Premier ministre français, Dominique de Villepin, ont appelé à une mobilisation internationale contre la grippe aviaire. “Si rien n’est fait, ce virus pourrait provoquer la première pandémie du XXIe siècle”, a averti G. Bush devant l’Assemblée générale de l’ONU. “L’ampleur de la menace nous impose de réagir sans délai”, a renchéri Dominique de Villepin, invitant à “conjurer le risque de pandémie”. De la part de Bush, étant habitués à ses excès et à ses mensonges – entre autres la peur irraisonnée du virus de la variole qu’il a propagée afin de faire vacciner des milliers de militaires –, nous ne pouvons être surpris.
Déjà, fin 2004, Klaus Stijhr, coordinateur du programme de l’OMS contre la grippe, avait affirmé, dans la revue américaine Science, qu’une pandémie de grippe pourrait rendre malade 20 % de la population mondiale, que près de 30 millions de personnes auraient besoin d’être hospitalisées et qu’un quart d’entre elles mourraient. Il avait appelé chaque pays à se préparer. Quant au directeur régional de l’OMS, Shigeru Omi, lors d’une visite à Hong Kong en novembre 2004, il avait terrorisé les foules en annonçant que “les évaluations les plus prudentes font état de sept à dix millions de morts, mais le maximum pourrait être de cinquante millions ou même, dans le pire des scénarios, cent millions”.
Pour ces experts, la question n’est donc plus de savoir s’il y aura une pandémie, mais quand elle aura lieu.
Le vaccin contre la grippe aviaire n’existe pas
Toutefois, ne perdons pas de vue que les Etats-Unis, principaux bailleurs de fonds de l’OMS, accueillent sur leur sol 11 des 18 plus gros laboratoires du monde et il est évident que les consignes de l’OMS sont discréditées par ces liens, comme l’indiquait justement en juin 1998 le magazine Capital dans son numéro spécial sur les lobbies.
En outre, il est spécieux de parler de pandémie sur le plan humain avec moins d’une centaine de cas mortels de grippe aviaire jusqu’à aujourd’hui. En outre, on omet de nous dire que si cette épidémie survenait, il faudrait plus de six mois avant de disposer d’un vaccin opérationnel, donc bien trop tard pour enrayer l’épidémie avant qu’elle ne s’étende. En effet, le virus aura muté en passant à l’homme et les délais de mise au point seront de plusieurs mois.
Le laboratoire Sanofi-Pasteur, du groupe Sanofi-Aventis, est “en discussions avancées avec les gouvernements et autorités européens pour la production de vaccin H5N1 et d’options de production de vaccin pandémique”. Il a aussi conclu un contrat de 100 millions de dollars (soit 81 millions d’euros) avec le ministère de la Santé américain pour la production d’un vaccin prépandémique, servant à prévenir une éventuelle grippe aviaire. Le vaccin prototype concerne la souche actuelle du virus de la grippe du poulet H5N1. Des essais cliniques sont en cours. Actuellement, il n’existe que des vaccins expérimentaux contre la grippe aviaire.
Le laboratoire suisse Novartis a proposé à la firme californienne Chiron 4,5 milliards de dollars pour prendre possession de 100 % de son capital, mettant ainsi la main sur ses usines. Quant à la firme britannique GlaxoSmithKline, elle a acheté ID Biomedical, laboratoire canadien, pour 1,4 milliard de dollars, afin de “répondre à la demande croissante de vaccins antigrippes” et de “préparer la menace d’une pandémie”.
Heureusement, Le Monde du 23 septembre posait la bonne question : “Mais faut-il lancer des recherches visant à mettre au point un vaccin contre l’actuel H5N1, alors même que ce virus n’a pas encore acquis, par mutation, les propriétés structurales qui lui permettraient de se transmettre de l’homme à l’homme ? Ou faut-il au contraire attendre que, dans quelques mois ou quelques années, ce virus se soit “humanisé” avant de commencer à se mobiliser ?”
Dans le même numéro, Bernard Valat, directeur général de l’Office international des épizooties, déclarait : “Pour ce qui est de l’homme, il me semble plus judicieux d’attendre” et confirmait : “Personne au monde n’est capable de chiffrer la probabilité d’un passage massif à l’homme, après mutation, de l’actuel virus H5N1.”
De toute manière, à l’échelle mondiale, les capacités de fabrication actuelles (300 millions de doses par an) sont insuffisantes pour répondre aux besoins d’une pandémie car, comme l’annonce Jacques Berger, directeur général délégué de Sanofi-Pasteur : “Il y a de toute façon un problème de capacité de production.” D’autant qu’un vaccin, en admettant qu’il soit efficace, ne l’est jamais à 100 %, loin de là, et qu’un vacciné peut transmettre le virus sans tomber malade, comme cela s’est déjà produit pour la fièvre aphteuse et a conduit à l’interdiction de son vaccin.
On conseille aux agriculteurs de se faire vacciner contre la banale grippe lorsque la grippe aviaire arrivera
Pourtant, tous les gouvernements sto-ckent actuellement des antiviraux et des millions de doses de vaccins contre la grippe en anticipant l’éventualité d’une pandémie de grippe aviaire. Mais deux énormes pavés viennent de tomber dans la mare des labos. Il s’agit de deux études publiées par The Lancet qui prouvent que ces traitements sont bien moins efficaces qu’on ne le croyait.
Dans l’une de ces études qui concerne toutes les données mondiales de ces trente-sept dernières années, le Dr Tom Jefferson, qui a participé à Rome au projet international Cochrane sur les vaccins, a conclu que “la protection de 100 % clamée de toute part n’a jamais été entrevue” et que les vaccins ont démontré au mieux une “modeste” capacité à prévenir la grippe et ses complications sur les gens âgés. Il a ainsi résumé la situation actuelle : “La meilleure stratégie consiste à se laver les mains.”
Dans la seconde publication, des chercheurs du CDC d’Atlanta signalent que les virus grippaux, particulièrement ceux de la grippe aviaire, ont développé une forte résistance aux antiviraux utilisés pour traiter les patients déjà malades. Cette résistance a beaucoup progressé depuis 2003, particulièrement en Asie.
“Notre rapport a eu un grand impact sur les agences de santé et les gouvernements qui comptaient stocker ces médicaments pour les épidémies de grippe”, a annoncé le Dr Rick Bright, du CDC.
Avant 2000, aucun virus ne résistait au médicament Amantadine, mais en 2004, 15 % des virus A de grippe recueillis en Corée du Sud, 70 % à Hong Kong et 74 % en Chine étaient résistants. Durant la première partie de l’année 2005, 15 % des virus des Etats-Unis résistaient contre 2 % l’année précédente. Et, d’après les chercheurs, tous les cas humains de grippe aviaire (H5N1) étaient résistants.
Cela ne semble cependant pas avoir annulé les commandes des gouvernements. Trente pays ont commandé du Tamiflu, le plus nouveau et le plus cher des médicaments antiviraux. Martina Rupp, porte-parole de Roche, le laboratoire suisse qui le fabrique, a annoncé que le ministre de la Santé de Hollande a commandé 5 millions de doses, assez pour traiter un tiers de la population, et le Royaume-Uni 15 millions.
Pour la France, le ministère de la Santé a commandé plusieurs dizaines de millions de vaccins H5N1 mutant et deux millions de doses du vaccin prépandémique contre le H5N1 actuel.
Quant à Ana Maria Burguière, biologiste d’urgence à l’Institut Pasteur, elle n’a pas craint le ridicule en conseillant aux agriculteurs de se faire vacciner contre la banale grippe lorsque la grippe aviaire arrivera (La Vie catholique, n° 3134).
Est-elle contagieuse ?
Nos connaissances actuelles ne nous permettent pas d’affirmer que les humains pourraient se transmettre la grippe aviaire, loin de là.
Ainsi, le directeur de l’OMS, Lee Jong-wook, a déclaré, le jeudi 16 septembre 2005, que le virus H5N1, responsable de la grippe aviaire et retrouvé sur des oiseaux migrateurs ou des volailles et transmissible à l’homme, peut être mortel, mais n’est pas transmissible d’homme à homme, du moins actuellement. “Le virus existant H5N1 n’a pas encore acquis la capacité de transmission entre les humains, mais lorsqu’il l’aura fait – et nous avons quelques preuves que cela aura lieu – j’espère qu’il sera moins toxique que l’actuel H5N1 qui a tué la moitié des personnes infectées.”
En Indonésie, les autorités ne sont pas parvenues à éradiquer l’épizootie responsable de la mort de millions de poulets en 2004. Cependant, des millions d’entre eux ont été abattus avant qu’on soit certain qu’ils étaient malades.
Bruno Lina, du Centre national de référence de la grippe de Lyon, considère que “tout va dépendre des migrations des oiseaux sauvages porteurs du H5N1. Ils ont atteint la Russie et le Kazakhstan. Ce virus pourrait toucher l’Europe l’année prochaine, par le biais des oiseaux qui empruntent les couloirs africains”, et Pierre Dellamonica, spécialiste des maladies infectieuses au CHU de Nice, a proclamé : “Si c’est une petite pandémie, nous n’aurons pas trop de problèmes. Si le virus est très pathogène, personne ne sait vraiment ce qui va se passer” (cf. Les Echos, Libération, 13 septembre). Il est permis de se demander comment une pandémie peut être “petite” puisqu’elle concerne toute la planète ?
“Si 1 000 victimes de grippe aviaire se mélangent aux 3 millions de cas hivernaux habituels, on ne les repérera pas”, a annoncé Fabrice Carat, épidémiologiste de l’Inserm (cf. Le Figaro, Les Echos, 16 septembre).
Il ne faut toutefois pas s’affoler puisque le virus ne se transmet pas aussi facilement qu’on le croie de la volaille à l’homme. En Asie du Sud-Est, aucun cas n’a été associé à la consommation de volailles ou d’œufs. La plupart étaient liés à l’abattage, au plumage ou à la préparation culinaire des oiseaux.
De toute manière, un nouveau sous-type peut très bien infecter quelques personnes, tout en étant très peu infectieux d’un homme à un autre. Ce fut le cas en 1997 pour la “grippe du poulet de Hong Kong”, de sous-type H5N1 présent dans la volaille, qui a pu infecter des humains. Mais ce virus s’est avéré non infectieux d’un homme à un autre.
Toutefois, personne ne semble poser une question préoccupante : si l’on vaccine en masse les poulets, ne peut-on redouter que cette vaccination favorise l’émergence d’un nouveau virus qu’on ne pourrait pas contrôler ?
Le vaccin contre la simple grippe est inutile et même souvent dangereux
Il est évident que nous ne pouvons ignorer le risque de la grippe aviaire pour l’humanité, mais il faut faire la part de la propagande et de l’exagération dans le seul but d’obtenir des fonds et d’accroître les vaccinations antigrippales. N’oublions pas les campagnes éhontées faites en faveur du vaccin de la simple grippe auprès des personnes âgées, alors que de nombreux spécialistes pensent qu’il est inutile et même souvent dangereux. En 1999, Jean Marais a été hospitalisé pour de très graves troubles respiratoires dont il ne s’est jamais complètement remis, après la vaccination contre la grippe administrée la veille. N’oublions pas que, dans un établissement médico-social de Zurich, 31 personnes dont la plupart avaient été vaccinées à l’automne sont décédées de la grippe en janvier 1998, et que 9 personnes âgées de plus de 90 ans et vaccinées sont décédées de la grippe en janvier 2004. N’oublions pas, non plus, qu’en moins d’un mois, en février 2005, 13 personnes âgées de 82 ans à 99 ans, toutes vaccinées contre la grippe, en sont décédées dans une maison de retraite à Faulx, près de Nancy. Les exemples de ce genre ne manquent pas.
On a dénombré au total 28 pandémies de grippe depuis le XIIe siècle. Une pandémie grippale marquée par une mortalité élevée associée à l’arrivée d’un nouveau virus survient trois à quatre fois par siècle.
La grippe espagnole de 1918-1919 aurait causé la mort de 20 millions de personnes dans le monde. Le virus H1N1, responsable de cette pandémie était très proche du virus de la grippe porcine, et dix fois plus mortel que tout autre virus grippal. Ce virus a disparu de la population humaine vers 1957, mais il est toujours resté présent chez le porc, pour réapparaître chez l’homme en 1977, sans pour cela créer de pandémie.
Deux autres pandémies de grippe, moins meurtrières, ont eu lieu en 1957 (grippe asiatique, 4 millions de morts) et en 1968 (grippe de Hong Kong, 2 millions de morts).
L’épidémie de 1889-1891 a touché le monde entier. Il a eu une forte incidence, mais la mortalité est restée faible.
Les malades de la grippe, soignés par l’homéopathie, guérissent dans des proportions surprenantes
Jean-Marie Mora, président de la Ligue nationale pour la liberté des vaccinations, nous a envoyé un article publié dans The Journal of the American Institute of Homœopathy de 1921 sur la grippe espagnole. Il regroupe les constatations convergentes d’une cinquantaine de médecins homéopathes américains après l’épidémie grippale qui prouvent que les malades de cette terrible grippe, soignés par l’homéopathie, avaient guéri dans des proportions surprenantes.
Ainsi, Dean W. A. Pearson, de Philadelphie, a recensé 26 795 cas de grippe traités par des praticiens homéopathes avec une mortalité de 1,05 % alors que la mortalité moyenne était de 30 % chez les tenants de la médecine classique.
La Société médicale homéopathique du district de Columbia a rapporté 1 500 cas avec seulement 15 décès. Quant au Dr E. F. Sappington, de Philadelphie, il a signalé que les guérisons à l’Hôpital homéopathique national atteignaient 100 %. Ce qui prouve bien l’efficacité de cette médecine dans des cas graves, mais n’empêche pas les détracteurs de l’homéopathie de nier ses effets car ils les ignorent évidemment et veulent continuer à les ignorer. La médecine chimique est bien plus rentable pour les fabricants.
Oubliez vos peurs
Si nous avons parlé ici longuement de cette “pandémie”, de ces craintes savamment distillées, ce n’est surtout pas pour vous inquiéter, bien au contraire. Après avoir lu cet article, oubliez vos peurs, oubliez la grippe, aviaire ou pas, oubliez épidémies et pandémies, éradiquez une peur injustifiée et pensez que l’état normal chez un être humain est la santé.
Ecoutez plutôt le conseil du Dr Tom Jefferson, déjà cité, qui a ainsi résumé la situation actuelle : “La meilleure stratégie consiste à se laver les mains.”
Sylvie SIMON
A qui profite le crime de la grippe aviaire ?
26-09-2007-Un dossier sur la production industrielle des poules pondeuses, la rumeur et la peur dans la basse course aux oeufs d'or,
avec un regard particulier sur les mécanismes financiers qui - à notre insu - ont permis une concentration industrielle inquiétante.
En fait, avant sa résurgence asiatique, le virus H5N1 de la grippe aviaire avait fait quelques apparitions en Ecosse (1959), en Angleterre (1991)
et à Hongkong (1997). Mais le gros de l'hystérie médiatique et la psychose répercutée à travers le monde par les marchands de catastrophes, y
compris par des institutions comme l'OMS et la FAO, ont démarré d'octobre 2005 à avril 2006.
Or, les faits scientifiquement avérés ont résisté à la propagande panique lancée sur le marché des grands bobards de l'idéologie
du profit. Le cataclysme sanitaire annoncé n'a pas dépassé le stade du tapage alarmiste. Depuis 2003, sur l'ensemble de la planète,
la "peste du poulet" s'est soldée par 306 cas d'infections et 185 décès, dont bon nombre causés par des complications collatérales du
virus H5N1. Question imparable : à qui a profité cette effrayante menace de pandémie humaine ? Quels enjeux économiques et politiques
se sont dissimulés derrière les fumigènes de cette mise en scène de film-catastrophe ?
A première vue, les médias et la presse people des malheurs spectaculaires du monde ont été les bénéficiaires incontestables
de cette trouille millénariste : une grande peur d'un autre temps soigneusement orchestrée par les moyens modernes de conditionnement
des masses. Les dividendes de ces années de feuilleton ont certainement dépassé l'encaisse médiatique des années de "vache folle" de sinistre
mémoire. On notera, au passage, la similitude de ces stratégies de communication qui ont affolé les populations et dévasté l'économie des
petits élevages. Mais les marchands de papier et les réseaux télévisuels du pactole publicitaire (le papier-cul de bébé avant, pendant et
après la catastrophe) ne sont pas les seuls gagnants de cette énorme entreprise de désinformation. On peut se demander pourquoi l'OMS a si
lourdement insisté pour mettre en œuvre "un plan mondial de lutte" contre cette prétendue pandémie, avec le soutien de la Banque mondiale
et en accord parfait avec l'administration Bush et le lobby pharmaceutique. Pourquoi la FAO a lancé une campagne préventive contre cette
apocalypse purement virtuelle…
En novembre 2005, à Genève, les deux organismes internationaux, sous la pression du secteur avicole du
capitalisme agro-alimentaire et des multinationales pharmaceutiques, décrétaient un certain nombre de mesures incitatives et/ou répressives :
aides financières aux pays touchés par la pseudo-pandémie ; en contre partie, stocks de médicament, élimination systématique des animaux
"contaminés", confinement des petits et moyens élevages domestiques, suivi vétérinaire et sécuritaire drastique et, bien entendu,
incrimination des oiseaux migrateurs dans la transmission du virus.
Au bout du compte, ce mauvais opéra a fait oublier que l'un des vecteurs de l'H5N1 traversait les grands élevages industriels de la planète.
Plus de 50% des foyers d'infection se situent dans les batteries qui favorisent la concentration et les mutations virales vers des formes
de plus en plus résistantes et agressives.
En outre, les réseaux d'échanges commerciaux intégrés ont répandu cette pathologie (relativement modique)
par le biais des transports d'oiseaux vivants, de poussins, d'œufs, de fumier de volaille et d'aliments. En revanche, haro sur les basses-cours et
les poulaillers de subsistance ! (En Egypte, par exemple, la campagne de bonification "militaire" de l'avifaune a aggravé la paupérisation de
millions de personnes)…
Ailleurs, l'arme sanitaire a permis la restructuration de l'industrie avicole, au détriment des paysans pauvres
(accroissement de l'exode rural vers les mégapoles) et provoqué la destruction de la biodiversité… Pendant ce temps, des firmes comme les
Laboratoires Roche ont racheté à prix d'or l'exclusivité mondiale d'un vaccin - miracle, le tamiflu, à une multinationale US, la Gilead
Sciences Inc, et engrangé les milliards de dollars des stocks de ce médicament de douteuse efficacité (de surcroit renouvelables après
leur date de préemption).
Et ce petit bréviaire de l'arnaque néo-capitaliste de nous conduire au cœur de la machination financière en jeu dans cette saga-bidon du virus H5N1.
"Actuellement, deux multinationales (Wesjohann et Hendrix Genetix) se partagent le monopole de la production et les ressources génétiques des
poules pondeuses pour l'ensemble de la planète…"
La fiction de la Grippe aviaire est la fable qui parachève une longue histoire de concentrations de sociétés industrielles et d'emboîtements de marques. Entre 1989 et 2006, le nombre de sociétés productrices de viande de poule est passé de 11 à 4. Le marché mondial des dindes est contrôlé par trois sociétés. Dans ce raccourci de la métaphore capitaliste qu'est l'industrie de la volaille, l'alliance entre les techniques industrielles et le savoir-faire spéculatif nous permet de comprendre ce qui se trame à tous les niveaux du système. De là, l'importance que Chicken flu Opera réserve aux développements, en apparence théoriques et subsidiaires, sur les outils financiers que le grand capital transnational utilise pour arriver à ses fins. Le détour qui nous y est proposé par les Hedge funds et le Private Equity, les FCPR ( Fonds communs de placement à risques) ou leurs mécanismes du crédit levier provenant des banques, des fonds de pension, des assurances à taux d'intérêt courant, nous initie à l'alchimie secrète de ce système hégémonique. Si vous voulez comprendre un peu mieux le projet aberrant qui se met en place, à l'insu et trop souvent, hélas, au su de ceux qui en sont les dupes et les victimes, suivez la poule et lisez cet opuscule de bon conseil, préface de l'anthropologue malien Many Camara, annexes, notes et bibliographie compris : ne serait-ce que pour arrêter d'être les dindons de la farce… ou les poules pondeuses du Capital.
Un livre à lire.
De Jean Duflot
Livre de poche : ChickenFlu Opera - opération grippe aviaire
A commander chez Editions L'Esprit Frappeur
http://www.chickenflu.org/spip.php?article17
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