La classification des faisans
Ces oiseaux font partie de
l'embranchement des Vertébrés, de
la classe des Oiseaux, de l'ordre
des Galliformes ou Gallinacés, de
la famille des Phasianidés, de la
tribu Phasianini.
L'ordre des Gallinacés ou Galliformes comprend la plupart des
volailles non aquatiques, comme les
coqs, les faisans, les pintades, les
dindons, les paons, les perdrix, les
cailles... Leurs caractères communs
sont : oiseaux de taille moyenne,
corps ramassé, petite tête, tarses
moyens, ailes arrondies (ces 2 derniers caractères font que les Gallinacés sont souvent meilleurs
marcheurs que voiliers), bec fort et crochu, ongles robustes (les Gallinacés
sont considérés comme des oiseaux
gratteurs), 4 doigts (3 en avant et 1
vers l'arrière) ; ergots sur les tarses
et divers appendices sur la tête, surtout chez les mâles. En général le
dimorphisme sexuel est très accentué, c'est-à-dire que le mâle est très
différent de la femelle, surtout au
point de vue du coloris. La femelle
a souvent une livrée terne et le
mâle un plumage resplendissant.
Les jeunes naissent avec un duvet
et sont capables de se déplacer et
de se nourrir dès la naissance.
Les Gallinacés sont divisés en 5
familles : Phasianidés, Tétraonidés,
Mégapodidés, Cracidés, Opisthocomidés. Les deux premières familles
sont, de loin, les plus importantes.
Les Phasianidés sont généralement
divisés en 2 tribus. La tribu qui
nous intéresse dans ce site
comprend les faisans et assimilés :
coqs, ithagines, paons, argus...
L'autre tribu regroupe les dindons,
les pintades, les perdrix, les cailles,
les colins, les francolins...
Certains scientifiques proposent
d'autres classifications que celle-là.
Beaucoup d'espèces ont changé de
genre. Il faut dire que certains
oiseaux ne sont pas faciles à classer :
la première tribu regroupe des animaux comme l'ithagine, qui est plutôt une grosse perdrix, et le paon.
Les classifications ne sont jamais
simples ni définitives, elles évoluent
suivant les auteurs, les époques et
les progrès de la biologie.
Ces 16 genres peuvent être
classés en 3 groupes. C'est une
classification que j'ai imaginée ;
elle considère les faisans suivant leurs formes et elle va des ithagines, les plus petits faisans, aux
argus et aux paons, les plus gros.
J'ai adopté cette progression dans ce site.
Les faisans trapus : les ithagines, les koklass, les tragopans, les
lophophores, les oreillards.
Les faisans allongés : les gallo-
faisans ; les coqs sauvages ; le
faisan de Wallich, les faisans communs, les faisans à longue queue,
les faisans à collerette.
Les faisans à ocelles : les éperonniers, l
classés en 3 groupes. C'est une
classification que j'ai imaginée ;
elle considère les faisans suivant leurs formes et elle va des ithagines, les plus petits faisans, aux
argus et aux paons, les plus gros.
J'ai adopté cette progression dans ce site.
Les faisans trapus : les ithagines, les koklass, les tragopans, les
lophophores, les oreillards.
Les faisans allongés : les gallo-
faisans ; les coqs sauvages ; le
faisan de Wallich, les faisans communs, les faisans à longue queue,
les faisans à collerette.
Les faisans à ocelles : les éperonniers, les rheinartes, les argus, les paons, le paon du Congo.
Les oreillards et gallofaisans
qui ont une forme mi-trapue mi -
allongée font bien la transition
entre les 2 premiers groupes. De
même, les faisans à collerette font
la transition entre les 2 derniers
groupes : la faisane Dorée étant
très semblable aux éperonniers à queue bronzée. Les faisans, au
sens habituel du terme, sont
plutôt dans le deuxième groupe.
De plus, cette classification est
bien équilibrée : 5 à 6 genres
par groupe.
La grande majorité des faisans a été connue des naturalistes occidentaux au XIXe siècle.
Voici le nombre de genres et
d'espèces reconnues par quelques -
uns des plus grands spécialistes du
faisan et la date de leur publication : Linné (1758) : 3 genres et
7 espèces ; Temminck (1813) : 6
genres et 15 espèces ; Elliot (1872) :
12 genres et 63 espèces ; Magaud
d'Aubusson (1888) : 13 genres et
63 espèces ; Ogilvie-Grant (1892) :
17 genres et 77 espèces ; Beebe
(1931) : 19 genres et 66 espèces
Peters (1934) : 21 genres et 50 espèces , Delacour (1983) : 16 genres et
49 espèces. Dans ce site, j'ai fait une classification comportant 16 genres (pas tout à fait les
mêmes que Delacour) et 50 espèces (ci-dessous).
La tribu des Phasianini ou faisans
comprend 16 genres :
Ithaginis - les ithagines -
1 seule espèce
(et 14 sous-espèces)
Pucrasia - les eulophes ou
koklass - une seule espèce
(et 10 sous-espèces)
Tragopan - les tragopans -
5 espèces :
- tragopan Mélanocéphale
- tragopan Satyre
- tragopan de Blyth
(2 sous-espèces)
- tracopan de Temminck
- tragopan de Cabot
(2 sous-espèces)
Lophophorus - les lophophores
- 3 espèces :
- lophophore Resplendissant
- lophophore de Sclater
- lophophore de Lhuys
Crossoptilon - les faisans
oreillards - 3 espèces :
- hoki Brun
- oreillard Bleu
- oreillard Blanc (5 sous-espèces)
Lophura - les gallofaisans -
11 espèces :
- faisan Argenté
(14 sous-espèces)
- faisan Impérial (sans doute un hybride)
- faisan d'Edwards
- faisan de Salvadori
(2 sous-espèces)
- faisan de Swinhoë
- faisan Vo-Quy (sans doute une sous-espèce du faisan d'Edwards)
- faisan de Bulwer
- faisan Leucomèle ou Kalij
(9 sous-espèces)
- faisan à Dos de feu (3 espèces) :
- erythrophthalma
- faisan Noble (4 sous-espèces)
- faisan Prélat
Gallus - les coqs sauvages -
4 espèces :
- coq Doré (5 sous-espèces)
- coq de La Fayette
- coq de Sonnerat
- coq vert de Java
La tendance actuelle, suite à des études génétiques, est de ne plus placer les coqs sauvages avec les faisans |
Catreus - une espèce :
- faisan de Wallich
Phasianus - les faisans
ordinaires ou communs -
2 espèces :
- faisan de Colchide
(31 sous-espèces)
- faisan Versicolore
(3 sous-espèces)
Syrmaticus - les faisans à
longue queue - 5 espèces :
- faisan d'Elliot
- faisan de Hume
(2 sous-espèces) : - faisan de Mikado
- faisan Yamadori
(5 sous-espèces)
- faisan Vénéré
Chrysolophus - les faisans à
collerette - 2 espèces :
- faisan Doré
- faisan de Lady Amherst
Polyplectron - les éperonniers -
6 espèces :
- éperonnier à queue bronzée
(2 sous-espèces)
- éperonnier de Rothschild
- éperonnier de Germain
- éperonnier Chinquis
(5 sous-espèces)
- éperonnier Malais
- éperonnier de Bornéo
- éperonnier Napoléon
Rheinartia - les rheinartes -
2 espèces :
- rheinarte d'Annam
- rheinarte Malais
Argusianus - les argus -
1 espèce (3 sous-espèces)
Pavo - les paons - 2 espèces :
- paon Bleu
- paon Spicifère
(3 sous-espèces)
Afropavo - 1 espèce:
- paon du Congo.
La répartition des faisans
La légende nous dit qu'au retour de leur expédition en Colchide, à la recherche de la Toison d'or,
Jason et les Argonautes, héros de la mythologie grecque, auraient rapporté le faisan des rives
du Phase. La Colchide est une région de l'actuelle Géorgie, au
sud du Caucase. Et le fleuve Phase,
qui se jette dans la mer Noire, se
nomme à présent Rion. L'existence
de mines d'argent et d'or dans
cette région est probablement à
l'origine de cette légende de la Toison d'or. Phase et Colchide ont
donné le nom de l'espèce la plus
connue : Phasianus colchicus.
Phase est également à l'origine du
nom faisan en français, pheasant en
anglais, Fasan en allemand, fagiano
en italien, faisàn en espagnol...
Cette légende témoigne de
l'origine asiatique du faisan. L'aire
de distribution des faisans atteint
l'Europe vers le Caucase, mais tous
les faisans vivent en Asie, à l'exception du seul paon du Congo, qui
vit en Afrique. Les faisans communs de nos campagnes et les
quelques faisans Vénérés de nos
forêts ont été introduits à partir de
sujets importés d'Asie.
Le nom systématique
Afin qu'il n'y ait point de
confusion sur un animal, Linné,
naturaliste suédois du 18ème siècle,
a inventé un nom international : le
nom systématique ou scientifique.
Avec ce nom, un animal peut être
déterminé sans ambiguïté ; ce qui
n'est pas le cas avec les noms vernaculaires, c'est-à-dire propres à
chaque langue, qui sont parfois
fantaisistes et qui varient d'un pays
à l'autre. Ce nom est formé de
mots latins ou latinisés écrits en italique : le premier (avec une majuscule) pour le genre, le deuxième
pour l'espèce ; un troisième mot
peut être ajouté aux deux premiers
lorsque l'espèce comprend des
sous-espèces. Ces mots font référence à une particularité de l'animal, à son habitat,
à son comportement. Enfin un quatrième mot, en
écriture romaine, est ajouté : c'est
celui du naturaliste qui a décrit le
premier l'animal. Le nom du naturaliste est écrit entre parenthèses si
l'espèce est aujourd'hui classée
dans un autre genre qu'à l'origine.
Il n'est pas toujours facile de trouver qui a décrit le premier un animal, c'est pourquoi il existe
des
noms systématiques dont le quatrième mot diffère suivant les
auteurs ou les pays. Le nom du naturaliste est parfois abrégé (L.
pour Linné, par exemple).
Grâce à cette nomenclature
internationale, l'animal est bien
identifié. Voici un exemple :
Chrysolophus amherstiae (Leadbeater) : le faisan de Lady Amherst.
Chrysolophus (littéralement "huppe d'or", car il est
classé avec le faisan doré) est le
nom du genre : les faisans à collerette, amherstiae est le nom de l'espèce, donné
en l'honneur de
lady Amherst qui admirait beaucoup ce faisan et s'est efforcée,
avec son mari lord Amherst, gouverneur anglais, de l'importer en
Angleterre. Leadbeater est le nom
du naturaliste qui l'a décrit de
façon complète pour la première
fois. Son nom est indiqué entre
parenthèses, car ce faisan était
autrefois classé dans d'autres genres : Thaumalea, Phasianus.
Ci-dessous, une présentation des différents genres de faisans. Cependant,
pour chaque genre, seule une espèce, la plus représentative, (ou parfois 2), est sommairement étudiée.
Le genre Ithaginis :les ithagines
En apparence, les ithagines ressemblent plus
à des perdrix qu'à des faisans. Qu'ont-elles
en commun avec nos perdrix de France ?
Leur forme générale, leur façon de se tenir,
la mue de la queue, qui se produit de l'intérieur vers l'extérieur, et un certain nombre
de comportements. Les ithagines vivent en
compagnie comme les perdreaux, les couples
se formant au moment de la reproduction.
Le nid est installé à terre dans une simple
dépression. Ce ne sont pas de grands voiliers ; ils s'envolent, contraints, sur une faible
distance et continuent à pied. Oiseaux peu
bruyants, ils s'appellent quand même
constamment, surtout quand la compagnie
est dispersée.
Cependant d'autres caractères et habitudes différencient les ithagines de nos perdrix
et les rapprochent des faisans. Elles
vivent à très haute altitude, prés des neiges
éternelles, entre 3 500 et 4 500 m pendant l'hiver, plus bas en été, mais jamais en dessous
de 2 000 m, dans les montagnes de l'Asie centrale (Népal, Tibet, Birmanie et Chine). Elles
ont souvent été observées sur la neige. Leur
habitat est la forêt (sapins, bambous, rhododendrons, fourrés ... ), d'où elles sortent pour
se nourrir et où elles se perchent le soir pour
dormir ; cela constitue une grosse différence
avec notre perdrix qui est un animal de
plaine. Leur régime alimentaire est surtout
végétarien. La parade du mâle consiste en
une danse autour de la femelle, ailes et
queue déployées, huppe redressée et torse bombé.
Les différentes sous-espèces d'ithagines sont semblables en forme et
en dessins, mais varient par les couleurs.
Mâle et femelle sont différents. Le plumage
est souple et long, fortement lancéolé chez le
mâle avec les bordures de certaines plumes
déliées. Huppe, tour des yeux dénudé, queue
de 14 plumes sont les principaux caractères
communs. Les tarses du mâle sont garnis de
1, 2, 3, voire plus, ergots courts et irréguliers.
Masse du mâle : 480 à 650 g ; de la femelle : 410 à 620 g.
La plus connue est l'ithagine ensanglantée, appelée ainsi à cause de sa
gorge tachetée de rouge carmin. |
Le genre Pucrasia : les faisans koklass ou eulophes
Les koklass sont des faisans de montagne. L'altitude de leur habitat varie suivant
la sous-espèce. Mais ils montent ou descendent suivant les saisons et le climat.
Leur habitat préféré est constitué par les
pentes abruptes recouvertes de conifères et
de feuillus peu denses, avec des étendues
d'herbes, des buissons et des bambous. Ils
semblent rechercher les terrains rocheux, les
grosses pierres et les éboulis. Ils volent bien
et passent la nuit dans les arbres.
La parade du mâle n'est pas très sophistiquée : c'est une danse latérale autour de la
femelle, les plumes gonflées, les touffes latérales de plumes de la tête et la huppe en
érection.
Chez les koklass, il existe un dimorphisme sexuel important. La tête est emplumée.
Ce sont des faisans de taille moyenne. Le
mâle a une longue huppe (le mot "eulophe"
signifie littéralement "bien huppé") et
2 longues touffes de plumes latérales ; la
femelle présente également une huppe (plus
courte), mais pas de touffes latérales. La
queue formée de 16 plumes est effilée, les
ailes pointues. La plupart des plumes sont
lancéolées. Masse du mâle : 1,1 à 1,45 kg , de
la femelle : 0,9 à 1,15 kg.
Le plus connu est le koklass ordinaire. |
Le genre Tragopan : les tragopans
Les tragopans sont de gros faisans, assez
lourds. Si les femelles ont un plumage
modeste à dominante brune, comme beaucoup de faisanes, en revanche les mâles
possèdent une livrée magnifique, à dominante
rouge, fauve, brun, noir, avec de nombreuses
petites taches blanches ou grises. En plus, ils
arborent une courte huppe, 2 cornes charnues (ils sont surnommés "faisans cornus")
et une grande bavette ou caroncule sous la
gorge. Tous ces ornements sont déployés lors
de la saison amoureuse, ce qui ajoute encore
à l'engouement des éleveurs pour cet oiseau.
Lors de la parade, les 2 cornes charnues (qui
normalement sont au repos) se dressent au-dessus de la tête et atteignent 5 à 8 cm. La
caroncule (qui est invisible lorsque l'oiseau
est au repos) se déploie sur la poitrine, sous
l'impulsion d'un important flux sanguin, en
faisant apparaître des couleurs brillantes.
Voici une description de la parade des
tragopans, telle que la donne le docteur Di
Cristofaro dans un numéro de la revue Phoenix : "Ils tournent autour de la femelle avec
un comportement majestueux en relevant les
plumes du dos et abaissant une aile, montrant ainsi leur superbe manteau rouge ou
jaune, maculé d'ocelles ; ils courent avec une
grande excitation en érigeant leurs cornes ;
ils distendent par saccades leur bavette membraneuse ; ils réalisent en un seul temps tous
les actes précédents."
Autres caractères distinctifs des trapogans : bec court et fort, ailes arrondies,
queue assez courte formée de 18 plumes,
tarses munis d'ergots courts mais forts. Les
mâles acquièrent leur beau plumage d'adulte
et sont aptes à se reproduire au cours de leur
deuxième année.
La nourriture des tragopans est essentiellement végétale : bourgeons, feuilles, baies,
pétales de fleurs.... mais ils ne dédaignent pas
quelques insectes.
Leur habitat est la forêt de
montagne, entre 1 000 et 4 000 m d'altitude, à
la limite des neiges. Plus arboricoles que
d'autres faisans, ils se nourrissent souvent
dans les arbres et y établissent leurs nids. Ils
n'hésitent pas à s'aventurer dans les forêts
profondes. lls ne volent que lorsqu'ils y sont
contraints.
Les plus connus sont les tragopans Satyre et de Temmick.
|
Le genre Lophophorus : les faisans lophophores
Ce sont des oiseaux de montagne, habitués à vivre à des altitudes très élevées et ne
craignant ni le froid ni la neige. Ils vivent
dans les forêts de chênes et de conifères, parfois au coeur de la forêt, parfois en lisière. Ils
sont sédentaires, mais ils changent d'altitude,
comme tous les faisans de montagne, suivant la saison.
Ils vivent souvent en groupes. La monogamie ne semble pas être une règle stricte
chez ces faisans... Le mâle se désintéresse
de l'élevage des jeunes.
Oiseaux "piocheurs", ils cherchent
leur nourriture pendant
des heures (larves, vers,
bulbes et racines) à l'aide de leur bec puissant et crochu, parfois jusqu'à 30 cm de profondeur !
En revanche, ils ne grattent pas le
sol avec leurs pattes.
Leur démarche est différente de celle des
autres faisans : elle est brusque et saccadée.
De plus, ils n'hésitent pas à voler. La parade
du mâle pendant la période des amours est à
la fois latérale et frontale.
Le lophophore est un faisan qui a une
forme particulière, assez lourde et trapue. Ses
principales caractéristiques sont : bec long,
fort et puissant ; tarses forts et courts ; ailes
arrondies ; queue courte, large, aplatie, carrée, formée de 18 plumes. Le dimorphisme
sexuel est accentué. La femelle est à dominante brun foncé, avec des taches et des
rayures roux-fauve pâle ou blanches. Le mâle
est paré de couleurs chatoyantes : bleu, violet, vert, rouge, cuivré... avec des reflets
changeants et métalliques. Beaucoup d'éleveurs le
considèrent comme le plus beau des faisans !
Le plus connu est le lophophore Resplendissant. |
Le genre Crossoptilon : les faisans oreillards
Les faisans oreillards sont des oiseaux originaires de Chine. Trois espèces sont connues : la Brune,
la Bleue et la Blanche. Le mot Crossoptilon signifie "plumes à franges", expression qui fait référence
aux plumes déliées de la queue de ces oiseaux.
Le hoki Brun
C'est probablement le seul oiseau qui a gardé, chez nous, le nom que lui donnaient
les indigènes de Chine : "Ho-Ky", qui
signifie "poule de feu". On le nomme aussi
parfois oreillard Brun ou crossoptilon Brun.
Le hoki Brun devrait être le seul à porter ce
nom de hoki, car c'est la seule des 3 espèces
ainsi nommée dans son pays d'origine.
L'espèce Bleue est, quant à elle, nommée "Ma-Ky".
Théoriquement, on devrait dire hoki
Brun, oreillard Bleu et oreillard Blanc, mais
l'habitude fait que l'on parle souvent de hoki
Brun, hoki Bleu et hoki Blanc. Les appellations de crossoptilon Brun, crossoptilon Bleu
et crossoptilon Blanc seraient plus exactes.
Le hoki Brun vit dans les régions montagneuses et rocheuses du centre-nord-est
de la Chine, parmi les buissons, les bois de
pins et autres conifères, et les rochers.
Comme beaucoup de faisans, il vit en groupes et les couples se forment au moment de
la reproduction.
Le hoki Brun est un faisan piocheur,
c'est-à-dire qu'il se sert de son bec (à la
manière d'une pioche) pour rechercher sa
nourriture dans le sol : racines, bulbes, graines, vermines...
Sa masse importante ne l'incite pas au vol, il préfère courir.
L'oreillard Bleu
"Ma-Ky", qui signifie "poule-cheval",
était le nom donné par les Chinois à ce faisan. L'oreillard Bleu préfère en effet courir
que voler et sa rapidité de course (identique
à celle du cheval, disait-on) lui avait valu ce
nom.
Ses moeurs sont tout à fait semblables à
celles du hoki Brun. Ses plumes étaient
recherchées pour l'ornementation des chapeaux des "mandarins militaires", puis,
après la révolution, pour celle des chapeaux
des dames occidentales.
L'oreillard blanc
Dans la nature, l'oreillard Blanc se nourit comme les autres oreillards de bulbes et
de racines, qu'il trouve avec son bec dans le sol, mais aussi de diverses baies.
Il est monogame. |
Le genre Lophura : les gallofaisans
Les Gallofaisans (ou faisans-poules) sont nombreux ; ils regroupent 11 espèces et de nombreuses
sous-espèces.
En général, ce sont des faisans assez forts, avec une
queue ramassée. des
caroncules sur la
face, des tarses forts avec un éperon, des
ailes arrondies. Les mâles sont colorés,
tandis que les femelles sont à dominante brune.
Certaines espèces sont huppées, mais aucune ne présente
une collerette ou des faucilles.
Le faisan Argenté
Il vit sur les versants des montagnes,
jusqu'à une altitude de 2000 m, dans les
forêts denses de bambous et de buissons.
Il semble que le faisan Argenté soit
moins farouche que d'autres espèces. Il préfère courir que voler. Il n'est plus très
abondant dans son habitat et il y a probablement
plus de faisans Argentés dans les élevages
que dans la nature.
Les divers individus faisans Argentés
rencontrés dans nos volières présentent parfois une grande variabilité, due sans doute à
des restes de croisements entre les différentes sous-espèces. C'est un faisan d'assez
forte corpulence, qui reste cependant élancé et élégant.
Le faisan Swinhoë
Il est originaire se l'île de Formose (aujourd'hui Taïwan) où il habite dans les
forêts montagneuses à moyenne altitude.
Le faisan de Bulwer
Il préfère courir que voler. C'est vers avril qu'il commence à parader.
Cette parade est d'ailleurs assez particulière en ce sens que ses caroncules se gonflent sous
l'afflux de sang de manière spectaculaire.
Le faisan Noble de Bornéo
Comme leur nom l'indique, les faisans
Nobles de Bornéo habitent l'île de Bornéo : le
petit au sud de l'île ainsi que dans l'île de
Bangka ; le grand au Sarawak et dans le nord
de Bornéo. Ces faisans vivent dans des forêts
chaudes (température moyenne de 28°C) et
humides (hygrométrie proche de la saturation)
de basse altitude. Ils sortent rarement à découvert. La parade du mâle ressemble à celle du
faisan Argenté, avec des battements d'ailes.
Dans ce genre on connaît aussi : le faisan Impérial, le faisan d'Edwards, le faisan de
Salvadori, le faisan de Vo-Quy, le faisan Prélat... |
Le genre Gallus : Les coqs sauvages
Pour tout savoir sur les coqs sauvages (qui ne sont plus classés avec les faisans), voir la rubrique : |
Le genre Catreus : Le faisan de Wallich
Le faisan de wallich est le seul représentant du genre.
Ce faisan vit dans l'Himalaya (nord de
l'Inde, Népal et partie orientale du Pakistan
jouxtant l'Inde). Il affectionne particulièrement les endroits difficiles d'accès : ravins,
falaises et rochers où poussent des hautes
herbes, des buissons et des arbres rabougris,
entre 1200 et 3000 m d'altitude ; l'hiver, il
descend plus bas.
Il vole peu (son vol est lourd), ne se
perche pas volontiers dans les arbres et préfère passer la nuit à terre. Pour chercher sa
nourriture (racines, bulbes, vers ... ), il gratte
le sol avec son puissant bec et ses pattes. Il
est monogame, ce qui ne l'empêche pas de
vivre en petits groupes. La parade du mâle
n'est pas spectaculaire. |
Le genre Phasianus : Les faisans ordinaires
LES FAISANS ORDINAIRES, appelés aussi faisans communs, faisans de chasse ou
faisans des bois, forment le genre le plus important avec, selon Jean Delacour, 2 espèces et
34 sous-espèces, sans compter les mutations et tous les hybrides.
Toutes les sous-espèces présentent des
caractères communs :
- queue longue, effilée, formée de 18 plumes
avec des franges déliées ; la queue ne se
déploie pas beaucoup horizontalement ;
plumes centrales barrées, plumes de couverture courtes ;
- ailes arrondies ;
- présence chez le mâle, de chaque côté de la
tête, d'une grande caroncule rouge ;
- ni huppe, ni collerette ;
- tête du mƒle vert métallique ;
- tarses moyens, de couleur gris corne teinté
de brun ; courts ergots chez le mâle ;
- bec vert jaunâtre ;
- femelles de couleur assez uniforme, le coloris dominant étant un brun sable marqué de
noir et de fauve.
Le biotope du faisan commun n'est pas la
forêt profonde, ni la haute montagne,
comme c'est le cas pour de nombreux faisans. Il préfère les zones découvertes avec
des herbes, des roseaux, des buissons et des
arbres isolés, à moyenne et basse altitude.
On le trouve aussi à proximité de l'eau.
En hiver, les faisans se tiennent en petits
groupes. Le mâle est polygame et s'entoure
de 2 ou 3 femelles durant la saison de reproduction. Sa parade est latérale : il tourne le
cou, le dos et la queue du côté de la femelle et
dresse les touffes latérales de sa tête. Son
chant pourrait se traduire par "korrk-kok",
un cri bref, rauque et strident qui s'entend de
loin et trahit sa présence dans la nature. Ce cri
est précédé et suivi de battements d'ailes vifs.
|
Le genre Syrmaticus : Les faisans à longue queue
ON DISTINGUE 5 ESPECES de faisans à longue queue : faisan d'Elliot, faisan de Hume, faisan de
Mikado, faisans Yamadoris, faisan Vénéré.
Ces faisans ont en commun plusieurs
caractéristiques : pas d'ornements particuliers
à la tête ; la queue (plate, étroite et allongée) est composée de 16 à 20 plumes et
peut se déployer horizontalement lorsque les oiseaux sont excités : la paire de plumes centrales
est plus longue que les autres (d'où le nom de faisans à longue queue).
Le faisan Vénéré
Le faisan Vénéré vit à l'origine dans les
hautes collines boisées (entre 300 et 2000 m
d'altitude) du centre et du nord de la Chine.
Faut-il y ajouter les régions d'Europe (la
France en particulier) et d'Amérique du
Nord où cet oiseau a été introduit pour la
chasse ? Je pense que non, car s'il s'y reproduit naturellement, on ne peut considérer
qu'elles font partie de son biotope d'origine.
Les moeurs du faisan Vénéré sont semblables à celles des autres Syrmaticus. Il vole
très bien par rapport à d'autres faisans et la
parade du mâle est simple : il fait gonfler les
plumes de son cou et de sa queue, bat des
ailes, mais surtout pousse de nombreux cris :
c'est le plus bruyant des Syrmaticus. |
Le genre Chrysolophus : Les faisans à colerette
Le faisan doré
Le faisan Doré est originaire des montagnes de moyenne altitude du centre de la
Chine, où il vit encore en nombre important.
Bien que ce soit le plus populaire de
nos faisans de volière, on ne connaît pas très
bien son mode de vie dans la nature. C'est un
faisan plutôt sédentaire. Il quitte chaque
matin son abri nocturne à la recherche de sa
nourriture et retourne se percher la nuit
venue. Son habitat semble être constitué de
biotopes lui permettant de se dissimuler
(arbres, bambous, buissons ... ).
Cet oiseau vole bien, mais il
préfère souvent s'enfuir en courant.
Le faisan Doré est connu depuis fort
longtemps. L'historien grec Hérodote (484-
425 av. J.-C.) le décrit (fort mal) à partir de
fresques égyptiennes.
Le faisan doré a donné de nombreuses mutations dont le faisan Isabelle.
Le faisan de Lady Amherst
L'habitat du faisan de Lady Amherst
jouxte celui du faisan Doré, en Chine. Il est
cependant situé un peu plus au sud-est et les
habitats de ces 2 faisans ne se mélangent pas.
De plus, le faisan de Lady Amherst vit à une
altitude plus élevée, entre 3000 et 4000 m,
parfois jusqu'à 5000 m. Il est encore abondant. Il adore les massifs de bambous sauvages,
dont il mange les bourgeons. Il ne redoute ni le
froid ni la neige, mais quand ses points
d'abreuvement sont gelés, il est obligé de
descendre en plaine pour boire, après quoi il
remonte aussitôt. En automne et en hiver, les
faisans de Lady Amherst se regroupent en
bande de 20 à 30 individus. Mais, dès la fin
de l'hiver, chaque mâle choisit un territoire
où il essaye d'attirer plusieurs femelles. Il
vole plus volontiers que le Doré. |
Le genre Polyplectron : Les faisans éperonniers
Le nom d'éperonnier ou celui de Polyplectron vient du fait que cet oiseau possède 2
ou 3 ergots à chaque tarse.
Les éperonniers sont de petits faisans.
Les mâles des espèces Napoléon et Bornéo
ne mesurent que 50 cm (avec la queue), les
plus grands ne dépassent pas 75 cm. Ils n'ont
pas de caroncules, mais la peau de la face est
plus ou moins dénudée. Certaines espèces
portent une huppe et une crinière. La queue
est longue, formée de 16 à 24 plumes. Les
ailes sont arrondies, les tarses longs. Le coloris d'ensemble est assez terne, mais ce qui
rend cet oiseau attractif, c'est la présence
(sauf chez une espèce) d'ocelles chatoyants,
comme chez le paon. C'est un animal calme,
gentil et qui s'apprivoise facilement.
Actuellement, on reconnaît 6 espèces d'éperonniers : à Queue bronzée, de Rothschild, de Germain,
Chinquis, de Bornéo, Napoléon (ou de Palawan). |
Le genre Rheinartia : Les rheinartes
Le genre Rheinartia ne comprend qu'une
espèce, divisée en 2 sous-espèces :
- Rheinartia ocellata ocellata (Elliot) : rheinarte d'Annam
- Rheinartia ocellata nigrescens Rothschild :
rheinarte Malais.
Le rheinarte est un grand oiseau à la
queue démesurée. Il s'apparente aux argus
par plusieurs de ses caractères, mais il a été
jugé assez différent pour être classé dans un
genre à part.
Le mâle n'acquiert sa grande queue qu'à
l'âge de 3 ans. Elle s'accroît à chaque mue
pour atteindre son maximum à l'âge de 5 ou
6 ans.
Cet oiseau habite les forêts épaisses et
humides de basse et moyenne altitude, où il
est difficile à observer. La parade du mâle est
du type latéral, sa queue très comprimée ne
lui permet pas de faire la roue. Il possède
une arêne de parade comme l'argus. La
femelle pond dans les arbres, 2 oeufs à chaque
ponte (plusieurs pontes sont possibles chaque
année), à partir de la troisième année. C'est
une bonne mère, qui doit nourrir au bec ses
jeunes pendant les premiers jours. |
Le genre Argusianus : Les argus
Le genre Argusianus
comprend une espèce divisée en 2 sous-
espèces :l'argus Géant et l'argus de Gray , auxquelles, il faut peut-être
ajouter une troisième
sous-espèce :l'argus
Biponctué (qui n'est connu que par un fragment de plume !).
Les argus habitent les régions rocailleuses et sèches des grandes forêts de basse
et moyenne altitude (jusqu'à 1 200 m). Ils
sont difficiles à observer malgré leur grande
taille.
La nourriture de l'argus se compose de
fruits, graines, larves, fourmis, etc. Il consomme peu de verdure, semble-t-il. Mâle et
femelle vivent la plupart du temps isolés. Le
mâle passe le plus clair de son temps aux
alentours de son arêne de parade : un emplacement circulaire de 1 à 1,30 m de diamètre,
déblayé de toutes feuilles et brindilles et piétiné de nombreuses fois, généralement situé
sur un sommet ou un promontoire d'un versant. Les femelles sont attirées par la parade
et les cris du mâle.
L'argus Géant est un grand faisan (le mâle mesure de 1,7 à 2 m) qui présente une
huppe et une crinière ; les rémiges secondaires des ailes et les plumes centrales de la
queue sont très développées, les rémiges
primaires très dessinées. |
Le genre Pavo : Les paons
Le genre Pavo, qui regroupe les paons
asiatiques et ses dérivés, comprend 2
espèces :
- Pavo cristatus Linné : paon Bleu. Cette
espèce a donné 3 mutations et un hybride
fixé :
- le paon Blanc
- le paon Panaché
- le paon Nigripenne
- le paon Spalding.
- Pavo muticus, le paon Spicifère, comprenant 3 sous-espèces.
Le paon du Congo fait, quant à lui, partie
du genre Afropavo.
Les paons sont des oiseaux de basse et
moyenne altitude ; ils vivent jusqu'à 1 000 m,
rarement plus. Ils apprécient les espaces
découverts : arbres isolés avec buissons, bordures des cours d'eau, proximité des cultures.
Les troupes sont composées d'un mâle et de
plusieurs femelles, parfois accompagnées de
quelques jeunes.
Le paon Bleu, appelé parfois paon Indien
ou paon Royal, est originaire de l'Inde et de
l'île de Ceylan (actuel Sri Lanka). Il lui
arrive de fréquenter les villes, les villages et
les temples, où il est nourri par la population
locale. C'est l'oiseau national de l'Inde et il
n'est pas en danger d'extinction.
Les paons Spicifères
Le nom Spicifère, qui signifie littéralement "porte-épi", est dû à la forme de la
huppe de ce paon qui ressemble à un épi, par
opposition à celle du paon Bleu qui est disposée en éventail.
Le nom
systématique muticus signifie "muet" : cette
espèce n'est en fait pas muette, mais ses cris
sont nettement moins désagréables que ceux
du paon Bleu. Beaucoup de naturalistes
considèrent le paon Spicifère comme étant
encore plus beau et majestueux que le Bleu.
On l'appelle aussi paon Vert pour le démarquer de son cousin le paon Bleu.
Les Spicifères ont les mêmes moeurs et
habitudes que les Bleus. Ils sont peut-être
plus farouches, car ils ne sont pas protégés
comme en Inde. La sauvegarde de ce bel
oiseau dans son milieu naturel devient urgente.
Voir un très beau site sur les paons spicifères :
http://pagesperso-orange.fr/spicifere/
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Le genre Afropavo : Le paon du Congo
Le genre Afropavo ne comprend qu'une
seule espèce, Afropavo congensis
Chapin : le paon du Congo.
La découverte de cet oiseau date du 20ème
siècle. C'est un fait assez rare pour un si gros
oiseau , mais ce qui est encore plus étonnant,
c'est que son habitat est l'Afrique. C'est
donc le seul faisan ni ne soit pas asiatique.
Les paons du Congo aiment bien se
percher et semblent faire leur nid en hauteur
dans les arbres. La végétation sombre est
leur lieu favori. La femelle est fertile à 1 an
et le mâle à 18 mois.
Le paon du Congo, plus petit que ses
cousins asiatiques, s'en distingue par plusieurs points importants : forme de la huppe,
absence de traîne et d'ocelles.
Il est aussi beaucoup plus petit : le mâle mesure de 64 à 70 cm et pèse de 1,3 à 1,5 kg. |
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