La Poule soie

En 2009, le nom de Nègre-soie a été changé en celui de Poule soie

Un livre sur la Poule soie
64 pages - format 15 x 21 cm - couverture souple.
Les guides Oiseaux-Passion vous présentent les plus beaux oiseaux de basse-cour. Rédigé dans un style simple et agréable, illustré de nombreuses photos et de schémas en couleurs, chaque ouvrage propose des conseils pratiques et détaillés ainsi que de multiples trucs et astuces. Toutes les questions importantes sont abordées : l’origine, la biologie et le comportement de l’espèce ou de la race, la taille et l’aménagement du logement, l’installation technique, l’alimentation et la prévention des maladies. Les auteurs, éleveurs chevronnés, vous dévoilent leurs secrets sur l’élevage, la reproduction et la sélection des races et des variétés.

Paru en octobre 2014 :
Prix : 9,90 euros + éventuellement port
Dans toutes les bonnes librairies ou sur le site http://www.animalia-editions.com/
Pour les 6 ouvrages de J.C. Périquet (Sebright, poule rousse, poule soie, hollandaise et padoue, sussex, carolin et mandarin), vous pouvez contacter l'auteur : Jean-Claude Périquet, 3 hameau de Pierreville, 55400 Gincrey

jclaude.periquet@gmail.com

Une vidéo sympa sur le sujet

NEGRE-SOIE : LE FESTIVAL DES NOUVELLES COULEURS

Réflexion autour de la couleur " sauvage " et de celles dont le phénotype est approchant.

La nègre-soie est la première race de poules naines que j'ai élevée, et je garde toujours une certaine nostalgie.
Il est vrai qu'elle est l'animal le plus extraordinaire que l'on puisse montrer à une personne qui ne connaît rien aux poules et qui vous dira immanquablement : " qu'est-ce que c'est comme animal ? ", sans reconnaître qu'il s'agit d'une poule.

Dans certains pays existent déjà les couleurs rouge, gris-perle et coucou. Mais ce n'est pas de celles-ci que je désire vous parler aujourd'hui, même si la création de la nègre-soie coucou rouge et coucou fauve serait sans doute passionnante.

Les idées qui suivent me sont venues alors que je visitais l'élevage de Jean-Claude PERIQUET, pour la première fois, en octobre 2007 et que j'observais, pour la première fois, des couleurs que je ne connaissais pas.

La première chose qui me frappa, c'et la découverte d'un sujet " sauvage-bleu ".
Le gène " bleu " (Bl bl) est un gène qui transforme le noir en bleu. Chez la nègre-soie, la couleur bleue (unie) existe déjà. Mais le bleu peut remplacer le noir sur toutes les autres variétés où il apparaît. Ainsi, on peut déjà admirer des niederrheiner bleu à camail argenté, des leghorns doré saumoné bleu, des New Hampshire fauve à queue bleue, etc.

Il est donc très facile et tout à fait possible de créer des nègre-soie sauvage-bleu.

Toute la difficulté, chez les nègre-soie, est que, comme le plumage est très flou , du fait de sa structure duveteuse, les coloris sont souvent moins bien marqués que chez les plumages lisses et on a, pour cette raison, plus de mal à savoir à quelle couleur on a véritablement à faire avec certitude.

Ainsi, la couleur " gris-argent " est-elle une noire à camail argenté et poitrine liserée ou non ? Difficile à dire.
Je pense plutôt qu'elle se situe sur la base génétique " perdrix " (eb) et qu'elle possède en plus le gène " argenté " (S pour silver qui efface le doré s+).
Pourquoi ? Parce que jadis, j'ai eu des nègre-soie qui étaient bien noire avec le camail argenté ou noire avec le camail doré. Elles ne ressemblaient pas au gris-argent. Même si elles n'existent pas encore, je pense qu'il est possible de fixer ces deux couleurs sur la base " à camail " (Er).
Ensuite, j'ai pu admirer, chez M. Périquet, des nègre-soie avec une superbe poitrine saumonée. La poitrine saumonée est bien apparente et il ne fait pas de doute qu'elles sont basées sur la base " doré-saumoné " (e+).
Elles sont différentes des " sauvages " pour lesquelles le standard indique que la poitrine est châtaine, pas saumonée.

Maintenant que des précurseurs, comme Gérard COQUERELLE, de l'INRA, ont défriché une grande part de la génétique des volailles, les connaissances sont à la portée de tous et il convient de rationaliser nos appellations de variétés à la lumière des connaissances actuelles.

L'appellation " sauvage " est une traduction de l'Allemand " wildfarbe ".
Malheureusement, les Allemands confondent souvent la base " doré-saumoné " (e+) et la base " perdrix " (eb).
Le terme "Wildfarbe " ne renvoie à aucune réalité génétique.
Il est donc temps de changer dans le standard le terme " sauvage " qui ne correspond à aucune réalité génétique.

Etant donné la description, il est plus que probable que nos " sauvages " soient en réalité des " perdrix unies ". (Donc base eb).

En résumé, il faudra effacer le terme " sauvage " et le remplacer par le terme " perdrix ". Mais à côté, il sera également nécessaire de reconnaître qu'il existe la couleur " doré-saumoné " qui est bien distincte.

Toutefois, je n'étais pas au bout de mes surprises. En effet, au détour d'une allée, j'ai pu admirer des nègre-soie toute blanche avec …..une poitrine saumonée !
J'ai d'abord cru que le Président de la FFV m'avait fait une farce……c'est un spécialiste. Mais pas du tout (voir photo).
Après réflexion, je pense avoir trouvé la solution.
Ces poules sont sur la base " doré-saumoné ". Mais, elles ont en plus le gène bleu en double (Bl Bl), c'est-à-dire qu'elles sont blanc sale à poitrine saumonée.
Cela est confirmé par le fait qu'on trouve , dans leurs frères et sœurs, des individus qui sont doré-saumoné bleu.

Allons un peu plus loin. Sur des marchés et parfois dans des expositions vous avez déjà certainement vu, des individus au plumage très hétéroclite allant du froment très clair, presque blanc jusqu'au perdrix un peu clair, avec les extrémités plus au moins noires.
Chez Jean-Claude PERIQUET, j'ai vu des sujets nains fauve à queue noire , mais aussi un individu tirant sur le rouge à queue noire. Et pourtant, Jean-Claude PERIQUET élève des fauve. (La même couleur que chez la bantam de Pékin, l'orpington etc.)
Tout cela est logique génétiquement.

Le fauve (uni) est une des couleurs les plus complexes et pas encore parfaitement étudiée.
On sait qu'elle est basée sur le froment, que le froment soit dominant (eWh/eWh) ou récessif (ey/ey). Elle fait également intervenir le gène " champagne blond " (D'ailleurs, elle devrait plutôt s'appeler comme cela pour la différencier des fauve non uni). Mais aussi probablement, le gène " Columbia " (Co), ainsi que d'autres non encore bien connus.
Si on enlève le gène " champagne blond ", il reste donc la base froment et le " Columbia " et on obtient une fauve à queue noire. Le noir disparaît du camail, vraisemblablement sous l'effet du froment.
On retrouve cette couleur chez la Nagasaki mais elle serait peut-être transposable sur d'autres races, comme la Bantam de Pékin ou la Hollandskriel.

Cela signifie que, selon toute logique, la nègre-soie peut aussi être reconnue en froment (et ses composés comme froment argenté, etc.), mais aussi en fauve à queue noire et rouge à queue noire, ainsi que fauve à queue bleue et rouge à queue bleue.

Maintenant que ces pistes sont ouvertes, il appartient aux passionnés d'agir et de fixer ces nouvelles variétés pour les faire homologuer.

Voilà qui relance considérablement l'intérêt d'élever des nègre-soie.

D'autant que j'ai adressé au nègre-soie club un article sur une nouvelle et superbe variété de nègre-soie qui vient d'apparaître en Allemagne : la blanc dominant panaché, qui peut-être combinée avec les autres couleurs (panaché noir, panaché fauve, panaché bleu, etc.), un peu comme les tourterelles rieuses panachées dont je suis un grand fan. Je suis certain que le Nègre-soie club saura vous en parler et vous faire partager une passion pour ces nouvelles variétés.

Bon élevage à tous.

Jean-Emmanuel EGLIN

Nègre-soie naine doré-saumoné blanc

Nègre-soie naine doré-saumoné

Nègre-soie naine doré-saumoné bleu

Nègre-soie naine fauve à queue noire

(Ce texte est dédié à tous ceux qui trouvent du plaisir à créer de nouvelles couleurs. Car c'est un fait avéré : plus une race a de couleurs, plus elle plaît et moins il y a de risque qu'elle soit délaissée ou en voie de disparition. Je souhaite que cette constatation fasse réfléchir pour d'autres races. Toutefois, il convient de remarquer que la procédure actuelle d'homologation de 4 ans qui implique de faire naître beaucoup de sujets est trop longue et donc trop onéreuse pour bien des éleveurs. Cela aboutit à ce que la plupart des variétés soient reconnues dans les pays étrangers avant la France. Cela pénalise les éleveurs français créatifs et dynamiques. Et après, on se plaint que les Français sont toujours en retard, etc. Si ça continue comme cela, la moitié des variétés de marans, par exemple, risquent d'être créées à l'étranger. Je pense à la blanche à queue noire, la coucou fauve, la froment bleu doré, froment argenté, froment bleu argenté, etc. Du moment où c'est simplement une nouvelle variété qui est concernée et pas une nouvelle race, et que cette variété existe déjà dans d'autres races, une durée d'homologation de deux ans semblerait beaucoup plus raisonnable, avec toujours comme garde-fou la possibilité pour la commission d'homologation de retarder ou refuser l'homologation si le type de la race n'est pas correct).

Article paru dans la Revue avicole numéro 2 de 2008.

La Nègre soie : nouvelles variétés

Dans la Revue avicole du mois d'avril, une nouvelle fois passionnante, un article a retenu mon attention. Celui-ci parlait d'une race qui me tient à cœur puisque je l'élève depuis désormais un certain temps, la Nègre soie. L'article en question, souvenez-vous, parlait des variétés de Nègre soie en création, en évolution ou à l'étude, et parlait notamment du coloris doré saumoné. Je me suis toujours passionné et renseigné sur les Nègre soie dites " de couleur " (autres que blanches donc) et, pour une partie d'entre elles, je les ai élevées. Cet article très intéressant de Jean-Emmanuel EGLIN me fit pourtant réagir et me donna envie de développer le sujet au sein de la revue avicole, à savoir " les couleurs en Nègre soie ". A l'origine, la Nègre soie existant en noire et blanche, il a fallu de nombreuses années avant de voir d'autres coloris se développer et, pour certains, se faire homologuer. A ce jour, la France reconnaît les variétés noire, blanche, bleue, fauve, perdrix (encore parfois appelée improprement sauvage), argenté et gris perle (la plus récente homologation française). Dans d'autres pays d'Europe sont parfois homologuées les variétés coucou, rouge, et bientôt la " pie ". D'autres coloris, non homologués, sont cependant en travail eux aussi. La France n'est pas à la pointe en matière de création et homologation, je n'invente rien en le disant, et il convient donc de " passer " les frontières pour voir de la diversité. Je vais essayer de faire ici un tour des tendances et des variétés en devenir, en travail relativement abouti, mais aussi des dérives concernant la Nègre soie, le tout illustré de quelques photos.

La Nègre soie rouge (photo 1)
C'est probablement la prochaine homologation française tant c'est une variété qui plait, se diffuse et s'améliore.
C'est aussi une des rares variétés uniforme-unicolore qui n'est pas encore admise en France. La Nègre soie rouge possède un coloris rouge soutenu uniforme. Un ton chaud qui se marie très bien avec le style de notre Nègre soie.
Deux types de rouge génétique existent et les deux sont présents chez la Nègre soie, le rouge (celui de la Bantam de Pékin), plus clair, plus uniforme avec moins de reflets mais très chaud au regard, et le rouge acajou de la Rhode Island, plus sombre, avec de nombreux reflets, mais aussi avec des traces noires plus marquées (notamment dans les queues).
Le problème régulier à cette variété encore en travail est souvent une peau trop claire entrainant notamment des ornements faciaux trop rouges ou violacés (devant normalement être noirâtres chez la Nègre soie). Cette variété se révèle du meilleur effet, c'est en outre une de plumage génétiquement fiable. Elle devrait, si tout se passe bien, être une des prochaines homologations en France concernant la Nègre soie.

La Nègre soie Pie (photo 2)
Une des dernières créations, mais aussi l'une des plus rapides à être stabilisée et à voir son processus d'homologation enclenché dans certains pays d'Europe (Allemagne et Pays Bas).
Créée à la base par un éleveur Néerlandais, elle fut vite reprise par un nombre très limité d'éleveurs Hollandais et Allemands en vue de sa sélection et homologation.
On a longtemps cru que cette variété de Nègre soie était une Blanc sale qui, par sélection à outrance, donnait un plumage blanc immaculé taché de manière aléatoire de noir. Génétiquement il n'en est rien puisqu'il s'agit en fait d'une blanche dominante hétérozygote.
Son plumage est spectaculaire et lui vaut aussi le nom de Nègre soie Dalmatien … reste à espérer qu'elle se développe et se diffuse rapidement en France aussi, reste également à voir le nom de variété que nous pourrons alors lui trouver.

La Nègre soie Coucou (photo 3)

Problématique. S'il fallait retenir un seul mot concernant cette variété, ce serait celui-là. Vieille variété de Nègre soie dont une partie des souches est d'ailleurs de base française, elle n'est (" toujours " et encore) pas homologuée.
Son cas est problématique : en effet, le coloris génétique de plumage coucou est partiellement incompatible avec la couleur noire de la peau de notre race, ces mêmes sujets coucou possèdent donc une peau essentiellement blanche et des ornements faciaux rouges ou très faiblement pigmentés.
Une des caractéristiques essentielles de la race présente dans son nom n'est donc pas présente : se pose donc la dénomination de cette " sous-race " … poule soie, coucou-soie, etc. Les dénominations sont en cours d'étude.
Notons juste que l'Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique font partie des pays l'ayant homologuée, la race s'appelant juste " soyeuse ". Chez eux, ce problème de nom ne se pose pas. Seuls nous, Français, butons sur un problème de langue. Espérons juste qu'un dénouement heureux arrivera un jour pour cette variété qui, bien que non homologuée, est élevée et appréciée de bien des éleveurs.
Pour ce qui est de sa description, elle est simple : coloris coucou, avec une teinte plus claire pour le coq.

La Nègre soie Herminée (Photo 4)

Jolie variété en Nègre soie, celle-ci est encore d'une très grande rareté puisque depuis très peu de temps en cours de " confection ". Très confidentielle à ce jour, elle risque de rapidement se répandre d'ici peu quand celle-ci sera reproduite en plus grand nombre. Surtout mise au point en barbue grande race ou en naine non barbue aux Pays-Bas, il est cependant à noter qu'un éleveur français s'attèle lui aussi à la tâche avec des résultats très concluants. Le coloris herminé, bien que peu facilement net sur le plumage de la Nègre soie, est du plus bel effet, le camail, la queue et bien plus modestement les rémiges étant noirs avec le reste du plumage blanc.

La Nègre soie Citron, Pêche, Sable ou assimilable (Photo 5)
C'est le nom donné notamment aux Pays-Bas à des Nègre soie dont la teinte est variable entre le beige jaunâtre à l'orangé ou fauve dilué. Elles sont bien plus apparentées à des fauves que quoi que ce soit d'autre. Comme bien des éleveurs avides de génétique le savent, le coloris fauve est complexe et possède bien des combinaisons comprenant des gènes ayant la capacité de diluer les teintes. Elle ne représente pas à mon sens un quelconque intérêt génétique et d'homologation : imaginez demain que l'on homologue une Orpington fauve claire, une fauve foncée, une fauve sablée, une fauve diluée … c'est donc un non sens que de sélectionner ces animaux. Génétiquement ce sont des sujets fauves qui, par différentes actions de gènes (notamment le gène ig), diluent de manière différente la teinte et les zones du corps ; un éleveur débutant ne saurait en outre pas faire une réelle différence entre ces variétés tant leur différence visuelle est parfois très faible.
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La Nègre soie Splash
C'est une variété qui n’est pas reconnue en France (ni ailleurs, semble-t-il). Génétiquement, c’est le blanc-sale obtenu à partir de sujets bleus. C’est une variété homozygote (c’est à dire pure), contrairement au bleu qui est hétérozygote. Les commissions européenne et française des standards volailles ont essayé de trouver un nom français à cette variété, en vain. Les termes blanc-sale, trop péjoratifs, ne puvaient être conservés. La traduction anglaise “éclaboussé” du mot anglais Splash, n’a pas, non plus, été retenue. Donc le mot Splash a été conservé (pour l’instant ?). Cette variété possède une couleur de fond bleu-gris-cendré, tacheté irrégulièrement de bleu plus foncé. A ne pas confondre avec la variété blanc dominant tacheté de noir (pie).
J.C. Périquet

La Nègre soie saumon-doré (ou doré-saumoné)
Comment ne pas revenir sur ce cas… c'est en effet l'article de J.E.EGLIN partiellement à son sujet qui m'a motivé dans l'écriture de ce présent article. Si l'intérêt de l'article précédent est présent, l'intérêt de cette variété est, je pense, tout autre. Visuellement parlant, la Nègre soie doré-saumoné, hormis la couleur de poitrine, est très proche de la variété perdrix. Il y aurait, je pense, trop de risques de confusion entre les deux variétés si toutes les deux étaient homologuées et sélectionnées par le plus grand nombre ; si un éleveur chevronné se rend compte de la différence, les débutants et les amateurs, même éclairés, sont parfois dupes et, dans le cas du coloris des coqs, complètement floués. Sur le terrain cependant, sa présence est indéniable et, je pense, non souhaitable … affaire d'avis… d'autres variétés ayant une cohérence génétique et un intérêt ornemental plus marqués ont, je pense, plus d'intérêt à être mis en avant. Au delà de cette seule variété dorée saumonée, il s'agit en fait de toute une famille génétique de coloris (la 4ème basée sur e+) qui, je pense, n'est pas originelle à la Nègre soie.

Voilà pour le petit tour des variétés en travail avancé et qui risquent de voir leur diffusion s'accentuer dans les quelques années à venir, certaines d'entre elles seront à coup sûr homologuées d'ici peu de temps. Sans forcément lister et détailler toutes les nouvelles variétés qui, je pense, ont de beaux jours devant elles, sachez que certaines sont à l'étude ou en travail sérieux en Allemagne, aux Pays-Bas et plus confidentiellement en France ou Belgique. Parmi celles-ci, nous pouvons citer la Noire à huppe blanche (oui oui, la même que la hollandaise), la coucou fauve, la pile, la coucou gris perle, etc.
Je voudrais revenir sur une variété déjà existante et homologuée de Nègre soie, la Fauve. Jean Emmanuel EGLIN évoque lui aussi ce point dans son article de la revue avicole n°1678. Il constate, à juste titre, que les Nègre soie fauves actuelles pourraient être des fauves à queue noire. Je souhaite apporter mon avis ici aussi car c'est une théorie que je possède de longue date. La Nègre soie fauve est une variété élevée et homologuée depuis un bon moment, mais encore et toujours souvent imparfaite en coloris, surtout dans le coloris des coqs. En effet, beaucoup présentent des queues noires ou flammées de noir alors que le standard ne va pas en ce sens (il tolère les plumes bronze, couleur assimilable à du marron foncé, mais en aucun cas un noir pur). Le coloris fauve pur, qui est certes complexe dans son explication génétique, est celui que l'on retrouve chez la Bantam de Pékin, l'Orpington. Chez ces deux races, la couleur de queue des coqs est (presque toujours) fauve, alors pourquoi n'arrive t-on pas à fixer des queues entièrement fauves chez la Nègre soie alors que chez les autres fauves, cela ne pose à priori pas de problème ? Peut-être est-ce tout simplement car génétiquement ce n'est pas un fauve, mais un fauve à queue noire. Les croisements intempestifs de certains éleveurs entre les Nègre soie fauves et les perdrix ne vont en plus pas améliorer les choses. Pour ma part, je pense que 75 % des Nègre soie fauves actuelles ne sont pas des fauves génétiques mais des fauves à queue noire sur lesquelles on essaie d'atténuer les traces de noir. Affaire à suivre.
La Nègre soie est une des rares races de volailles dont l'avenir n'est en rien compromis, tant elle a d'adeptes, d'amateurs et de diffuseurs. Comme le dit Monsieur EGLIN dans son article, c'est par les différentes variétés que l'intérêt de la Nègre soie passe peut-être.
Il faut cependant faire attention : parfois, trop de diversité tue la diversité. Je pense qu'il ne faut pas faire l'erreur d'une homologation trop massive de coloris qui ne sont pas forcément bénéfiques ou compatibles avec la Nègre soie. Se contenter des coloris unis et de ceux qui, par la structure de la plume, ne sont pas mauvais, est, je pense, la meilleure ligne de conduite à avoir. Essayons de garder une cohérence génétiquement également sans s'égarer dans des variétés qui risqueraient de disparaître aussi vite qu'elles sont apparues. Dans tous les cas, gardons à l'idée qu'une race n'est en rien figée et que la Nègre soie, dans sa diversité, a encore de beaux jours devant elle.

Matthieu LEURIDAN
Lien Internet du site du Nègre soie club (mis à jour cet automne) : nscf2.free.fr
Forum internet du Nègre soie Club (actualités, discussions, photos) : negre-soie.forumactif.fr
Article paru dans la Revue avicole numéro 6 de 2008.

Elever des Nègre-soie n'est pas si simple

J'élève des Nègre-soie blanches barbues depuis maintenant 28 ans ; ma première participation à une exposition remonte à l'année 1977 lors de la foire de Mantes-La-Jolie dans les Yvelines.

Premières expositions
J'avais exposé à cette époque deux Sottobancas chamois qui avaient obtenu chacun une MH (Mention Honorable) dont j'étais très fier à l'époque, car ne sachant pas trop ce que cela voulait dire.
Ce n'est qu'en 1978 ou 79 que j'ai présenté pour la première fois des Nègre-soie blanches, les autres couleurs n'existaient pas à l'époque, et les blanches étaient encore classées parmi les naines.
Mes résultats ne furent pas beaucoup plus brillants que ceux de l'année précédente, il faut dire qu'à cette époque, les Nègre-soie ne ressemblaient en rien à celles d'aujourd'hui, et de plus n'étaient pas toujours bien vues par certains juges.
Je me souviens d'une année ou j'étais secrétaire d'un juge à l'expo de Mantes, et ce juge me dit avant que commence le jugement : "Oh !.. ils m'ont donné les Nègre-soie à juger, j'ai horreur de çà, je ne sais pas si je vais y mettre les mains".
Malgré tout, il sort de sa cage ma première poule, et me dicte : "Présence de barbe… un trait" ; puis la deuxième, même punition, la troisième... idem. Au bout d'un instant, il me demande : "La variété barbue existe elle ?". Je lui réponds par l'affirmative, à la suite de çà, il va consulter son standard et revient. Nous reprenons le jugement à zéro, oufff !!!... tout s'arrange pour mes poules.
A l'époque, le commissaire général de cette exposition était un excellent juge volailles connu de la France entière pour ses nombreux ouvrages monsieur Julien Besselièvre, vint ensuite monsieur Cros (Juge pigeons) qui lui succéda pendant plusieurs années.
A cette époque, et à ma connaissance, il n'y avait pas d'autres expositions dans la région d'Ille de France en dehors du salon de Paris et de Mantes, car il n'existait pas d'association d'aviculture comme aujourd'hui. Ces deux expositions étaient organisée par la SCAF ; vint ensuite quelques expositions dite décentralisées comme celle de Caen par exemple, puis d'autres.
Aujourd'hui, les Nègre-soie ont bien changé, dans le volume, la forme, et maintenant, nous pouvons en trouver de différentes couleurs, mais pour moi, les blanches ont toujours été les plus belles, surtout dans la variété barbue que l'on appelait je crois autrefois la Nègre-soie type américain ???

L'élevage
Pour élever des Nègre-soie, il faut avant tout les aimer, ce sont des poules très douces, et très calmes qui n'aiment pas le bruit.
Ce sont comme chacun sait de très bonnes couveuses, et de très bonnes mères. Il m'est arrivé de faire couver une de mes poule pendant 9 semaines, j'enlevais les œufs deux jours avant l'éclosion pour les placer en éclosoir, et remettais des œufs frais sous celle-ci, si je n'avais pas interrompu
le calvaire de cette pauvre bête en lui laissant les derniers poussins bien mérités, elle serait probablement morte sur son nid. J'ai également fait couver à l'une de mes poules deux œufs d'oie, il n'y pas eu de problème, elle les a mis au monde….. elles sont vraiment formidables ces poules.
Aujourd'hui, tous mes poussins naissent en couveuse, lors de l'éclosion, une première sélection s'impose, le nombre de doigts, et l'écartement du 4ème et 5ème sont déjà visibles, la difficulté n'est pas très grande à ce niveau et il faut malheureusement éliminer les sujets présentant ces premiers défauts.
A la naissance, tous les poussins sont jolis, puis au fil des semaines, ils deviennent assez vilains si je puis dire, là, des questions se posent sur leur devenir. Puis ils prennent forme petit à petit pour enfin embellir un peu. Là, une nouvelle sélection devient nécessaire, nous pouvons voir apparaître chez les coqs de petites pointes sur la crête, ou des ailes fendues…. Etc., etc.
Tous les sujets sont maintenant adultes, les poules même porteuses de certains défauts trouveront preneur chez des éleveurs pour un avenir de couveuses d'œufs de faisans, de perdreaux ou tout autre volatils, mais les coqs vont commencer à poser un problème, qu'en faire s'ils sont trop nombreux et ne trouvent un avenir de reproducteurs ?... malheureusement, une troisième sélection s'impose.
La qualité du plumage,…. encore un problème, la Nègre-soie n'apprécie pas beaucoup la pluie, encore moins la boue, d'où la nécessité de volières couvertes, et d'un sol très propre afin de ne pas salir les pattes emplumées ; moi, j'utilise des copeaux. Les Nègre-Soie ne se perchent pas pour dormir, elles couchent à même le sol, ce qui veut dire que sur un sol sec, en été, il va falloir faire attention aux poux qui vont en profiter pour venir " casser la croûte ". Il faudra donc de temps en temps poudrer le sol avec un insecticide ; car le risque d'amaigrissement dû à ces parasites risque d'être assez rapide.

Préparer les expositions
Viennent ensuite les premières expositions ; une autre besogne s'annonce, le toilettage. Il est vivement conseillé de s'y prendre quatre à cinq jours avant d'emmener les animaux à l'exposition. Tout d'abord, il est bon de disposer de cages individuelles, si possible à sol grillagé et suspendues à un mur, à l'abri des courants d'air bien sur pour placer les animaux après le brushing. Les cages à sol grillagé évitent que les volailles ne se re-salissent après le toilettage.
Le brushing… plongez vos volailles dans un évier rempli d'eau tiède, puis leur faire un bon shampooing ; j'utilise du shampooing pour chien. Bien les éponger ensuite avec des serviettes de bain en ayant soin de ne pas briser les plumes. Vient ensuite l'épreuve du sèche-cheveux ; à rebrousse-poil, bien sûr. Le temps nécessaire est de 30mn environ pour une poule, et de 45mn pour un coq. Ensuite, les ongles, à l'aide d'un coupe-ongles, je raccourcis ceux-ci s'ils sont trop longs ; dans des volières au sol recouvert de copeaux, la chose n'est pas rare. Ensuite, je les mets sur la pelouse le temps qu'elles se remettent un peu de leurs émotions. Ce n'est qu'ensuite je les place dans des cages d'exposition afin qu'elles prennent un peu de repos bien mérité. De la nourriture à volonté, et de la bonne eau fraîche en récompense. Il faut impérativement maintenir l'abreuvoir rempli à ras bord afin d'éviter que les poules n'aient pas à plonger la tête au fond pour boire, car les huppes en souffriraient.
Le jour du départ, je place mes championnes dans des emballages spacieux et bien aérés. L'enlogement doit se faire dans la douceur ; remettre quelques plumes en place et une petite caresse pour les mettre en confiance et voilà, il ne reste plus qu'à espérer que l'on n'a pas fait cela pour rien.
Les juges reprochent trop souvent maintenant à nos poules des huppes trop envahissantes, je suis bien souvent pénalisé pour ce genre de défaut (qui n'existait pas encore il y a quelques années). C'est comme cela que j'aime mes poules, plus il y a de plumes, plus je suis heureux. Certains disent que nos volailles ne voient pas clair, …. Elles sont adultes, comment auraient t-elles pu survivre si elles étaient aveugles ???
Lorsque l'on fait de l'élevage de sélection comme nous le faisons, on attache beaucoup d'importance à certains détails, un juge me disait un jour : "Tes Nègre-soie, je les reconnais au premier coup d'œil dans les expos" ; chacun a son style et attache de l'importance à de petits détails qui sont sa marque de fabrique.
Nous avons vécu des années de bonheur avec nos volailles avant cette p… de grippe aviaire, la pente sera je pense très difficile à remonter car je suis convaincu que nous n'avons pas que des amis ; il faut garder espoir et surtout ne pas baisser les bras.


Bernard BRIDARD
Article paru dans la Revue avicole numéro 6 de 2007.

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